Les instructions des chefs d’Etats sont considérées comme des paroles d’évangiles, surtout dans certains pays d’Afrique. Il est d’ailleurs difficile de contredire les avis du président. A ce 21e siècle, beaucoup chérissent encore la formule : « sur orientations et sur instructions du président de la République ». Des ministres en passant par les fonctionnaires d’Etat, on privilégie le titre ‘’son excellence monsieur le président’’. Même si ces expressions sont aussi vieilles que l’indépendance, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune pense qu’il est temps de tourner la page. Il a mis fin à l’usage de cette formule qui consacre le culte de la personnalité, le 21 avril.
Tous les ministères sont informés de l’interdiction de la formule : « sur orientations et sur instructions du président de la République ». Le porte-parole officiel de la présidence de la République, Mohand Oussaid Belaid, a transmis une série d’instructions à ses collègues des différents ministères dans le sens de la désacralisation de la fonction présidentielle.
Le président algérien avait déjà souhaité, lors de sa prestation de serment en décembre dernier, ne plus voir le terme « son excellence » précéder de son nom et prénom. « Si je réussis, aidez-moi et encouragez-moi, et si j’ai failli corrigez-moi. Le culte de la personnalité est révolu dans l’Algérie nouvelle », avait-il déclaré.
Modeste dans son allure et doté d’un grand sens d’écoute, celui qui veut être appelé simplement “monsieur le président” et non “son excellence le président”, s’est engagé à rééquilibrer les trois pouvoirs et à limiter la durée de la fonction présidentielle à un mandat renouvelable, à garantir la liberté d’expression pour peu, assurent ses communicants, que les journalistes respectent les lois, la morale publique et évitent l’insulte, rappelle Financial Afrik.