Alors que le nouveau gouvernement tarde à voir le jour sous la présidence de Faure Gnassingbé, les lignes commencent à bouger dans le paysage politique togolais. Le parti d’opposition Nouvel engagement togolais (NET) n’écarte pas l’idée d’une entrée au gouvernement. Une main tendue assumée, qui pourrait bousculer les équilibres.
Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, les cadres du NET ont levé toute ambiguïté : ils sont prêts à répondre favorablement à une éventuelle sollicitation pour intégrer l’exécutif. « Nous sommes ouverts et nous assumons ce que nous faisons », ont-ils affirmé, précisant que le poste importe peu, tant qu’ils peuvent « apporter quelque chose de plus par rapport à ce qui était ».
Cette prise de position marque un tournant pour le parti, qui entend sortir du rôle d’observateur pour devenir acteur direct des politiques publiques.
Loin d’être une posture opportuniste, cette ouverture s’inscrit, selon le NET, dans la logique de son parcours. Déjà présent à l’Assemblée nationale et dans les conseils municipaux, le parti estime que participer à l’action gouvernementale serait un prolongement naturel de son engagement.
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« Quand on prétend à la gestion du pays, cela ne se fait pas de façon automatique. Il faut s’essayer en s’améliorant avec le temps », soutiennent ses responsables, mettant en avant une volonté d’apprentissage politique dans l’action.
Une stratégie dans l’attente
Alors que le pays retient son souffle dans l’attente de la formation du premier gouvernement sous la nouvelle législature, les spéculations vont bon train. Cette période d’incertitude devient un terrain fertile pour les positionnements tactiques. Certains partis voient dans ce flou une opportunité d’élargir la base de l’exécutif. Le NET, lui, se positionne clairement.
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Loin de renier son identité d’opposition, il se présente comme un partenaire potentiel, lucide sur les enjeux mais confiant dans sa capacité à peser dans les décisions nationales. Un message adressé aussi bien au pouvoir qu’à l’opinion publique.
En manifestant son ouverture, le NET joue la carte du réalisme politique tout en conservant son cap. Si l’occasion lui est donnée, il affirme vouloir démontrer sa compétence au sein de l’exécutif. Reste à savoir si cette main tendue sera saisie dans le jeu complexe de la formation du gouvernement.