Depuis quelques années, le gouvernement togolais avec l’appui de la Banque mondiale, offre des repas scolaires aux enfants des communautés défavorisées du Togo à travers un programme de cantines scolaires, opéré par l’Agence nationale du développement à la base (Anadeb). Pour éviter la propagation du virus covid-19, les écoles ont fermé au Togo sur décision du gouvernement. Le repas scolaire distribué gratuitement par le gouvernement et la Banque mondiale était la seule garantie que certains enfants mangent à leur faim, selon de nombreux témoignages.
Le programme des cantines scolaires a fait ses preuves dans plusieurs localités au Togo ces deux dernières années et c’est indiscutable. Un pourcentage de réussite compris entre 65% et 74% contre 56 et 70% dans les écoles sans cantines scolaires. Sur le plan sanitaire, beaucoup d’élèves ont fait preuve d’une santé normale suite à des offres de médicaments de déparasitage. Pourvoyeuses d’emplois, les cantines ont permis à plusieurs « mamans cantines » de travailler. En moyenne 10 « mamans cantines » pour chaque école.
Un bilan élogieux – fin 2019- réalisé, avec la couverture des 5 régions économiques du Togo avec les 314 localités touchées dans 22 préfectures. Pour le compte de 2018-2019, ces cantines ont pris en compte 92 000 écoliers et ont nourri de 31 millions de repas chauds de jeunes écoliers.
Pas d’école : que deviennent ces enfants sans ces repas ?
Cette opération de fourniture de repas qui permet effectivement d’accroître l’accès des écoliers des communautés modestes du Togo à des repas scolaires réguliers tout en améliorant la fréquentation des salles de classe va-t-elle devoir connaitre une pause le temps de la crise sanitaire liée au covid-19 ? Surtout que cette crise sanitaire demande plutôt attention, soutiens divers et adoptions de mesures sociales des gouvernants à l’endroit de ces couches défavorisées
Si ces 92 000 élèves, et ce nombre devrait sans soute augmenter cette année, ne reçoivent plus ces rations alimentaires, on peut imaginer non seulement le poids pour notre société, mais aussi les conséquences néfastes sur les résultats attendus du projet.
Nécessité d’alternatives
L’Anadeb et ses partenaires devraient s’organiser pour trouver au plus tôt des solutions, dans le contexte actuel. Des solutions pour que ces aides aillent toujours aux enfants et par ricochet aux familles.
Des alternatives qui pourraient s’élargir à toutes les populations togolaises, qui attendent des mesures sociales de poigne du gouvernement concernant des vivres, les payements de factures d’électricité et d’eau, etc. Cela pour amoindrir les effets dévastateurs de la crise qui pointent leur nez. Et les Togolais attendent l’annonce de mesures sociales concrètes et réalisables pour soulager leur crainte face à cette psychose.
Rappelons que pour rendre opérationnelles les cantines durant l’année scolaire en cours, dix ONG ont été sélectionnées. Leur rôle est d’apporter un appui-accompagnement de proximité aux acteurs concernés. Il s’agit de APE, CVD, chefferies, mamans cantines, directeurs d’écoles, etc. pour la mise en œuvre des cantines scolaires.