La justice tchadienne a condamné samedi l’ancien Premier ministre Succès Masra à 20 ans de prison ferme et une amende d’un milliard de francs CFA (environ 1.524.000 euros) pour « incitation à la haine et à la révolte » et complicité d’assassinat.
Selon les charges retenues, cette condamnation fait suite à la diffusion d’un message audio prononcé par Succès Masra en 2023 appelant les populations à s’armer, qui auraient incité les populations de Mandakao, une localité de la région du Logone-Occidental, dans le sud-ouest du pays, à commettre des attaques ayant provoqué la mort de 42 personnes le 14 mai 2025.
Ce verdict a été expressément prononcé par le collectif d’avocats de la défense, qui y voit « une pratique de l’instrumentalisation de la justice pour régler des comptes politiques » et une promesse « d’épuiser toutes les voies de recours possibles afin d’obtenir justice ».
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Masra a été condamné « sur la base d’un dossier totalement vide et d’une absence irréfutable d’une quelconque preuve », a affirmé Francis Kadjilembaye, coordonnateur des avocats du camp Masra. M. Masra avait été interpellé deux jours après le massacre de Mandakao, survenu dans le contexte d’un différend foncier latent entre éleveurs et agriculteurs.
Selon la justice tchadienne, les enquêtes ont révélé l’implication de M. Masra dans ces affrontements via la diffusion de messages haineux sur les réseaux sociaux, qui auraient incité les populations à s’armer. Plus de 70 personnes, identifiées comme auteurs, co-auteurs ou complices présumés, ont également été interpellées.
Xinhua
