Depuis l’ouverture de la session de droit le 21 mai de l’Assemblée nationale, le candidat élu de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean Pierre Fabre, président national du parti – seul candidat élu de cette formation politique aux élections législatives du 29 avril – ne siège pas à l’Assemblée nationale.
Le parti a rendu publique sa décision ce vendredi 31 mai 2024 à l’occasion d’une conférence de presse. Selon le parti orange, « l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), ne siègera pas à la nouvelle Assemblée nationale ». Cette affirmation est contenue dans une déclaration liminaire, évoquant plusieurs raisons.
« C’est notre décision souveraine. Nous prenons notre temps pour agir rigoureusement », a appuyé avec force Jean Pierre Fabre.
« L’engagement politique de chacun le concerne. Et nous ne prenons pas position pour faire plaisir à quelqu’un », a-t-il martelé, avant d’ajouter : « Nous travaillons à expliquer à l’opinion, notre position ».
Pour ce qui concerne le sort réservé aux conseillers régionaux élus, le parti répond: « Le comité politique du parti va se réunir les prochains jours pour examiner la question ».
L’ANC a une fois encore rejeté les résultats des élections législatives et régionales du 29 avril, donnant vainqueur le parti au pouvoir, dénonçant des « résultats préfabriqués ».
L’Union pour la République (UNIR) a raflé 108 des 113 sièges de députés à l’Assemblée nationale. Le parti a également remporté 137 des 179 sièges de conseillers régionaux. L’ANC n’a obtenu qu’un seul siège de député.
Les responsables de cette formation politique sont largement revenus sur la nouvelle constitution, qui fait passer le Togo du régime présidentiel au régime parlementaire.
« Contraindre la nouvelle Assemblée nationale, élue sous la Constitution actuelle du 14 octobre 1992, à fonctionner suivant cette constitution pirate, relève d’une cécité intellectuelle et d’une indigence juridique aggravée », a critiqué l’ANC dans sa déclaration.
Pour le parti de M.Fabre, « il est totalement incohérent de rejeter sans appel la Constitution frauduleuse et de siéger dans le même temps dans la nouvelle Assemblée » que le parti au pouvoir « tente de faire fonctionner sous l’empire de cette nouvelle Constitution ».
Il est à rappeler que les deux députés de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) et la seule députée de la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) siègent à l’Assemblée nationale.
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