Un vent de renouveau souffle sur les routes togolaises. Par arrêté interministériel, le gouvernement a officiellement redéfini les vitesses maximales autorisées sur le réseau routier national. Derrière ces dispositions normatives, l’ambition est de réduire les accidents, fluidifier la circulation et responsabiliser les conducteurs.
Adopté ce 20 décembre, cet arrêté portant limitation de vitesse des véhicules sur le réseau routier national est une réponse directe à l’augmentation des accidents liés à la vitesse. « La vitesse maximale autorisée sur les routes varie selon les lieux, les conditions de circulation et les catégories de véhicules », stipule l’article 2. Derrière ces mesures, un message fort. La vitesse n’est pas un droit, mais une responsabilité. Chaque conducteur doit rester « maître de son véhicule et le conduire avec prudence ».
En milieu urbain, la vitesse maximale est de 50 km/h pour tous, qu’il s’agisse de voitures, de bus ou de camions. Cette uniformité vise à protéger piétons, cyclistes et motocyclistes, souvent vulnérables face aux véhicules motorisés.
Des limitations spécifiques pour des besoins divers
Hors des agglomérations, les plafonds de vitesse varient. Les véhicules légers (moins de 3,5 tonnes) peuvent rouler jusqu’à 100 km/h, tandis que les taxis doivent respecter une limite de 90 km/h. Quant aux poids lourds, ils sont plafonnés à 80 km/h pour limiter leur dangerosité en cas de freinage brusque.
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Le transport de marchandises n’est pas du reste. 90 km/h pour les camions jusqu’à 12,5 tonnes, et une réduction à 70 km/h pour ceux transportant des matières inflammables. Ce cadre spécifique illustre une volonté de minimiser les risques liés à des cargaisons sensibles.
Conducteur débutant: des règles strictes
Pour ceux dont le permis est encore frais (moins de six mois), le maximum autorisé est de 40 km/h en ville et 80 km/h en rase campagne. Les convois, qu’ils soient classiques ou exceptionnels, sont soumis à des limites similaires, avec un plafond réduit à 60 km/h pour les convois exceptionnels en dehors des agglomérations.
Ces dispositions traduisent une prise en compte des réalités du terrain. Un conducteur expérimenté est mieux équipé pour gérer des situations critiques qu’un débutant.
Un arsenal répressif dissuasif
Le non-respect des vitesses prescrites expose les contrevenants à une amende de 10 000 francs CFA pour les voitures et camions, ou 5 000 francs CFA pour les motos et tricycles. « En cas de récidive, le véhicule ou l’engin impliqué dans l’infraction est mis d’office en fourrière », dispose l’article 19. De quoi faire réfléchir les usagers par deux fois avant d’appuyer sur l’accélérateur.
L’arrêté prévoit également l’installation de panneaux de signalisation adaptés par les maires, en concertation avec les autorités compétentes. « Les panneaux appropriés de limitation de vitesse seront implantés conformément aux prescriptions du présent arrêté », indique l’article 20. Ce volet collaboratif témoigne de l’ambition du texte d’instaurer une culture de la sécurité routière.
Un appel à la responsabilité citoyenne
Avec cet arrêté, le gouvernement togolais pose les bases d’une réforme majeure. Mais la réussite de cette initiative repose sur un facteur clé : l’adhésion des citoyens. Respecter ces nouvelles limites, c’est protéger des vies, réduire les coûts liés aux accidents, et bâtir un avenir plus sûr sur nos routes. La route est un espace partagé, et la vitesse est un choix personnel qui engage la vie collective.
Cet arrêté interministériel a été signé par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Calixte Madjoulba, et pour le compte du ministère des Transports routiers et ferroviaires, le directeur de cabinet du Premier ministre, Etsri Homevor.