Dans le cadre d’une tournée nationale visant à expliquer sens, portée et enjeux de la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et du salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG), entrée en vigueur depuis 3 mois au Togo, le ministre de la Fonction publique, du Travail et du dialogue social, Gilbert Bawara et les partenaires sociaux ont rencontré des organisations professionnelles des employeurs et employés des PME et PMI des Savanes et de la Kara. C’était le vendredi 10 mars dernier à l’entame de la tournée.
Alors que le SMIG était fixé à 35.000 depuis plusieurs années, fin décembre 2022, les responsables des sept centrales syndicales, le Conseil national du patronat (CNP), l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Togo (CCIT) ont soumis une proposition au gouvernement dans le sens de la revalorisation du SMIG. Adhérant à cette proposition, le gouvernement a dans la foulée rendu public un arrêté indiquant que : « le SMIG et le SMAG sont fixés à 302,89 F.CFA/heure soit 52.500 F.CFA par mois sur toute l’étendue du territoire national et pour toutes les branches d’activité économique à compter du 1er janvier 2023 ».
Pour le ministre Gilbert Bawara, il était devenu nécessaire, « Trois mois après l’entrée en vigueur de la revalorisation du SMIG/SMAG, il était important de venir sur le terrain, vers les acteurs économiques PMI/PME, les grandes entreprises, les commerçants, les travailleurs pour mieux expliquer le sens et la portée de cette mesure, parce que nous avons constaté qu’il y a parfois des incompréhensions et des malentendus quant au sens, la signification et les implications de la revalorisation ».
Employeurs inquiets, Bawara et partenaires sociaux, rassurants
Les employeurs ont tout déballé en termes d’inquiétudes et de difficultés à aller à la mise en application. Les difficultés qui sont beaucoup plus d’ordre financier.
« Après cette rencontre, les employeurs et les organisations des travailleurs vont se retrouver pour entamer la révision de la convention collective interprofessionnelle et ensuite entamer la révision de la grille salariale qui est annexée à cette convention», a promis Emmanuel Agbenou, le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo/CSTT, représentant du porte-parole des centrales syndicales.
Mais, le ministre Bawara rassurant. « C’est une mesure de soutien au pouvoir d’achat, compte tenu des difficultés conjoncturelles auxquelles notre pays, les pays africains et le monde entier sont confrontés à la suite de la crise sanitaire au Covid-19 et les conséquences dévastatrices du conflit en Ukraine. Donc, il faut que la mise en œuvre du SMIG n’engendre pas des effets pervers ou indésirables. Nous ne souhaitons pas voir des unités économiques fermées ou des activités cessées. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait ici et là, des difficultés à embaucher ou à maintenir des travailleurs en raison de la situation que des entreprises peuvent éprouver par suite de la revalorisation du SMIG », a-t-il expliqué.
Surtout que la mesure vise le développement économique du pays en attirant davantage d’investissements, avec en fin de compte création d’emplois et le bien-être des citoyens.
Le président du Patronat, Laurent Tamegnon a fait noter que les problèmes qui soumis au ministre, trouveront des réponses dans un proche avenir, le ministre verra « dans quelle mesure on pourra apporter, si possible, des subventions à ces petites et moyennes entreprises », a-t-il temporisé.
Pour rappel, la revalorisation du SMIG concerne le secteur privé et surtout les salaires qui sont en bas des 52.500 F.CFA.