L’affaire fait grand bruit depuis plusieurs semaines. Steve Amoussou, un chroniqueur très dérangeant pour le régime béninois en cavale à Lomé, a été enlevé à Adidogome (Lomé) par quatre individus encagoulés et puis transporté à Cotonou, où il a été présenté à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) puis placé sous mandat de dépôt.
Selon un communiqué diffusé à la télévision nationale togolaise, le procureur de la République du tribunal de Lomé a émis un mandat d’arrêt international contre quatre supposés ravisseurs de Steve Amoussou. Les mandats ont été émis après une enquête menée par le service de recherche et d’investigation criminelle, révélant l’implication de six personnes au total, dont quatre Béninois entrés au Togo depuis le 10 août 2024.
Trois d’entre elles ont été identifiées comme Ouanilo Fagla Medegan, directeur du Centre national d’investigations numériques (Cnin), Géraud Gbaguidi alias Jojo, membre du staff managérial du chanteur Vano Baby, et Gnandaho Gimmy, athlète des arts martiaux.
Une esthéticienne béninoise établie à Lomé et un conducteur de taxi togolais ont été impliqués dans le dossier et placés sous mandat de dépôt le 23 août 2024, poursuivis pour « complicité des faits d’enlèvement ou séquestration » selon le nouveau code pénal du Togo.
Pour la justice togolaise, l’enlèvement de Steve Amoussou est une violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale.
Les événements à Lomé du 12 au 13 août ont entraîné une confusion quant à l’identité de Steve Amoussou, initialement présenté comme Frère Hounvi par une partie de l’opposition béninoise et ses avocats. Cependant, lors de sa comparution devant le procureur spécial de la Criet, il aurait nié être Frère Hounvi.
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