En présentant des chiffres en nette progression mais encore fragiles, la Journée mondiale de lutte contre le sida a rappelé, ce 1er décembre à Lomé, que le Togo se rapproche des « trois 95 » tout en affrontant un défi persistant : protéger les enfants, derniers maillons vulnérables de la riposte nationale.
La capitale togolaise a accueilli, ce lundi, la cérémonie officielle marquant la Journée mondiale de lutte contre le sida. Une conférence solennelle, présidée par le ministre délégué à la Santé, le Professeur Tchin Darre, sous l’égide du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS). Le thème mondial, « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », a donné le ton de la résilience et de la réinvention.
Le Togo, lui, a choisi de concentrer ses efforts sur un enjeu vital : « Mobilisons-nous pour la triple élimination VIH–Syphilis–Hépatite B chez les enfants ». Une priorité nationale, car c’est dans l’enfance que se joue une part décisive de la lutte.
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Les données de 2024 présentées par le CNLS témoignent d’avancées notables. « 594 329 personnes ont été dépistées en 2024 » et plus de 16 millions de préservatifs ont été distribués. Les nouvelles infections, elles, sont passées de 6 300 en 2010 à 2 100 en 2024 ; une baisse de 68 %. Les décès suivent la même courbe, chutant de 68 %, pour atteindre 1 800 décès en 2024.

Le pays se rapproche également des objectifs internationaux des « trois 95 ». En 2024, « 92 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut », « 99 % de celles ayant connaissance de leur statut sont sous traitement ARV », et « 92 % des personnes sous ARV présentent une charge virale supprimée ». Des chiffres solides, fruits d’une stratégie constante.
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Mais derrière les progrès, des failles persistent. Le taux de transmission mère-enfant reste à 13 %, loin de l’objectif national fixé à 5 %. Et les enfants séropositifs demeurent les plus difficiles à atteindre. Comme le rappelle Abalo Limazie, du CNLS : « Il y a beaucoup d’enfants qui sont séropositifs et qui ne connaissent pas leur statut sérologique. »
Le CNLS prévient : la vigilance est indispensable. « La bataille contre le VIH continue. Si les résultats au Togo sont encourageants, chaque rupture de service, chaque personne non dépistée ou chaque traitement interrompu peut compromettre les progrès accomplis. ».
