Sous des promesses séduisantes de travail et de réussite, plusieurs jeunes Togolais se retrouvent aujourd’hui coincés dans un engrenage de trafic humain et d’escroquerie. Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) tire la sonnette d’alarme : une dizaine d’entre eux seraient actuellement retenus contre leur gré au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire.
Le scénario est tristement classique, mais redoutablement efficace. Selon les informations recueillies par le MMLK, les victimes sont approchées par des individus se faisant passer pour des recruteurs ou des représentants de sociétés commerciales. Derrière ces façades souvent rattachées à des noms comme Qnet, se cache en réalité un réseau bien huilé d’exploitation humaine.
Les jeunes sont transportés hors du Togo avec l’espoir de trouver un emploi ou de meilleures conditions de vie. Une fois sur place, ils sont dépouillés de leur liberté et contraints à vivre dans la précarité, soumis à des exigences humiliantes et parfois à des manœuvres visant à soutirer de l’argent à leurs proches restés au pays.
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Une mécanique d’endoctrinement bien rodée
Le MMLK dénonce un mode opératoire pervers : après avoir été séduites par le mirage de la réussite, les victimes deviennent malgré elles les rouages d’un système mafieux. Elles sont poussées à recruter d’autres jeunes, perpétuant ainsi le cycle de l’arnaque.
« Ces réseaux exploitent la vulnérabilité et l’espoir de notre jeunesse », déplore le pasteur Edoh Komi, président du MMLK.
Un appel à la vigilance et à l’action
Face à cette situation préoccupante, le mouvement lance un double appel. D’abord à la jeunesse togolaise : « Méfiez-vous des offres trop belles pour être vraies, surtout si elles viennent de contacts à l’étranger. » Ensuite, aux autorités : une demande formelle a été faite pour que les jeunes identifiés soient localisés, secourus et rapatriés dans les plus brefs délais.
Ce genre de réseau n’est pas nouveau dans la région. En 2023 déjà, plusieurs opérations de démantèlement avaient été menées par des pays de la Cédéao contre des structures opérant sous couvert de marketing relationnel. Pourtant, les filières continuent d’évoluer, tirant profit du désespoir économique et des failles dans les dispositifs de contrôle aux frontières.
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Le cri d’alerte du MMLK est un rappel brutal de la réalité à laquelle font face de nombreux jeunes en quête d’un avenir meilleur. Derrière l’illusion d’un eldorado, se cache parfois un piège cruel. Il revient aux autorités, aux familles, et à toute la société de rester vigilants, pour que plus aucun jeune ne soit réduit à l’esclavage moderne sous prétexte de rêve.