En pleine tourmente numérique, le gouvernement togolais choisit la fermeté. Alors que les plateformes comme YouTube, TikTok et Facebook subissent des restrictions sévères depuis les manifestations des 6, 26, 27 et 28 juin 2025, le ministre de la Sécurité, Calixte Madjoulba, s’est exprimé sans détour au micro de la BBC.
« Nous ne sommes pas le premier pays du monde à réguler les réseaux sociaux. Et c’est en toute responsabilité que nous le faisons », a-t-il martelé. Dans sa prise de parole, il a invoqué « l’obligation de protéger non seulement nos enfants… parce que ce que nous avons vu ces derniers jours, c’était beaucoup plus des jeunes que des personnes adultes ».
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Selon une enquête des chercheurs de l’Université Georgia Tech, la connectivité à YouTube a chuté brutalement dès le 26 juin. « Filtrage, throttling ou coupures ciblées » sont évoqués, soulignant des restrictions jugées « particulièrement sophistiquées ».
Cette stratégie soulève de sérieuses interrogations. Des voix s’élèvent pour dénoncer une atteinte à la liberté d’expression, au droit d’informer et d’être informé. Les conséquences ne sont pas que numériques. Le tissu socio-économique, politique et éducatif se trouve affaibli.
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Mais pour le ministre, le cap est clair. « Le gouvernement va continuer cette régulation… puisque nous avons le corpus juridique nécessaire », affirme-t-il.
Le Togo entre ainsi dans une ère délicate où sécurité, liberté et souveraineté numérique s’entrechoquent.