Dans un climat économique ouest-africain sous tension, le Togo fait figure de bon élève. À en croire les dernières données de l’Inseed, « l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s’est établi à 104,6 » en mai 2025, signe d’une inflation stable malgré quelques vagues sectorielles.
Depuis le début de l’année, une réforme d’ampleur a redéfini les instruments de mesure. « L’IHPC base 100 en 2023 est devenu l’instrument officiel de mesure de l’inflation dans la zone Uemoa », remplaçant l’ancienne base de 2014. Cette harmonisation régionale permet une lecture plus fine des dynamiques économiques.
Dans le détail, le Togo affiche une « progression des prix des produits locaux (+0,5%) ralentie par la baisse des prix des produits importés (-1,9%) ». Une balance subtile, rendue possible par des mouvements contraires dans les secteurs clés : primaire et tertiaire en hausse, secondaire en repli.
Lire aussi : Repos biologique : la pêche maritime et lagunaire en pause
Certains secteurs, cependant, n’échappent pas aux flambées. Les « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » grimpent de +1,7 %, les « restaurants et services d’hébergement » de +2,7 %. Mais la baisse du « transport » (-2,5 %) joue les modérateurs.
Sur le trimestre, l’inflation gagne +1,4 %, portée par les « produits frais » (+4,9 %) et les « produits non durables » (+2,3 %). Le dynamisme de la consommation locale, notamment des produits d’« origine Uemoa », y est pour beaucoup.
Lire aussi : La Binah, modèle de paix : quand le sport devient une arme contre l’extrémisme
C’est sur un mois que les contrastes sont les plus nets : le « bois de chauffe » flambe à +16,3 %, le « persil » à +18,9 %, et l’« igname pour foufou » à +15,8 %. Même les plats traditionnels comme le « fufu + sauce poisson » voient leur coût grimper.
Pourtant, l’inflation annuelle reste contenue à 2,2 %, contre 2,5 % le mois précédent. Le cap est maintenu. Le Togo, en bon navigateur, traverse les remous avec maîtrise et lucidité.
