En décembre 2024, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a enregistré une inflation maîtrisée, mais avec des écarts notables entre les pays membres. L’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) s’est établi à 125,9, marquant une légère augmentation de 0,1 % par rapport à novembre. Une hausse modérée qui cache cependant des réalités contrastées.
Sur un an, l’IHPC a progressé de 2,6% dans la zone Uemoa. Mais cette moyenne masque des disparités importantes. Ainsi, la Guinée-Bissau enregistre la plus forte hausse avec 5,7%, suivie du Mali et du Burkina Faso (4,9% chacun) et du Niger (4,7%). À l’inverse, le Bénin affiche une baisse des prix de 0,4%, tandis que le Sénégal connaît une hausse modeste de 0,3%.
Ce sont ces quatre pays en tête du classement qui « enregistrent un taux d’inflation supérieur ou égal au niveau communautaire » de 3,5% en moyenne annuelle.
Des produits en première ligne
L’augmentation des prix touche divers secteurs. Parmi les plus marquants, on note la hausse des coûts des boissons alcoolisées, tabacs et stupéfiants (+1,9%), des vêtements et chaussures (+0,5%) et des services de santé (+0,5%). Les secteurs du transport et du logement enregistrent aussi des hausses modérées.
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À l’échelle régionale, la hausse du niveau des prix est principalement due aux produits alimentaires et boissons non alcoolisées, dont les prix ont grimpé de 3,6% en un an. Dans le détail, « l’inflation de l’Union en moyenne annuelle du mois de décembre 2024 est tirée par toutes les composantes », avec une hausse notable des produits frais (+6,2%) et de l’énergie (+2,9%).
Le cas du Togo
Le Togo illustre bien ces dynamiques régionales. Son IHPC a atteint 128,4, soit une hausse mensuelle de 0,5% et une inflation annuelle de 1,2%. Toutefois, la baisse des prix dans certaines catégories, notamment les boissons alcoolisées et tabacs (-3,3%) et les produits alimentaires (-1,2%), a limité l’impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
Perspectives et enjeux
Malgré une inflation globalement contenue, l’Uemoa doit rester vigilante. L’évolution des prix de l’énergie et des produits alimentaires reste un facteur de risque, tout comme les tensions économiques dans certains pays. Ainsi donc, la maîtrise de l’inflation sera essentielle pour préserver la stabilité économique et le pouvoir d’achat des ménages.