Lomé a été la capitale mondiale de la finance inclusive mondiale, toute la semaine dernière, à travers la 6ème édition de la Semaine africaine de la microfinance (SAM) qui s’est achevée le 20 octobre dernier sur une grande note de satisfaction.
Ce rendez-vous et le choix de Lomé n’ont fait que confirmer la vitalité du secteur au Togo et l’intérêt accru des autorités du pays à faire de la lutte contre la pauvreté, leur cheval de bataille.
Au premier trimestre 2023, l’on a noté une hausse de 21.012,1 millions FCFA des dépôts financiers au Togo.
Avec une hausse de 21.012,1 millions FCFA des dépôts financiers, les microfinances togolaises démontrent leur intérêt et apport à l’économie nationale. Selon les statistiques de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao), cette augmentation correspond à une progression de 6,3% comparé au trimestre précédent.
De 2.037.369,7 millions FCFA au dernier trimestre 2022, l’encours des dépôts collectés par les institutions de microfinance de la zone Uemoa s’est établi à 2.134.848,3 millions FCFA, soit un accroissement de 97.478,6 millions FCFA (soit +4,8%). Il était estimé à 1.929.488,8 millions FCFA un an plus tôt, soit une hausse de 10,6% en glissement annuel. L’épargne mobilisée par les SFD a été constituée à hauteur de 46,9% par les hommes, 24,4% par les femmes et 28,6% par les groupements.
En 2022 par exemple, le volume de crédits alloués par les systèmes financiers décentralisés (SFD) a progressé de près de 30 % au Togo. Il s’est établi à 255 milliards de francs CFA, contre 196 milliards en 2021, selon l’exécutif. Cette hausse des dépôts financiers montre le dynamisme des systèmes financiers décentralisés du Togo.
Refuge des personnes exclues des systèmes financiers classiques, les microfinances ont permis à des milliers de personnes d’accéder au crédit. Avec pour première vocation de soulager la pauvreté et réduire les inégalités, les microfinances permettent la mise en place d’une infrastructure financière capable de lutter contre la précarité des populations. Pour ce faire, elles facilitent l’accès des couches sociales aux crédits avec des taux d’intérêts plus soutenables que ceux exigés par les banques. Les microfinances soutiennent les personnes à revenus faibles dans leur désir de mener des activités génératrices de revenus.
Des milliers d’entrepreneurs recourent aux crédits auprès des microfinances pour pouvoir exercer des activités commerciales. C’est le cas de Dieudonné, propriétaire d’un prêt à porter à Wonyomé. « J’ai commencé mon activité avec mes propres économies. Mais très vite, j’ai compris que je ne pouvais plus évoluer. J’ai même frôlé à un moment la faillite. Mais, c’est grâce aux tontines, que j’ai pu faire un prêt pour relancer mes activités ».
Pour Essi vendeur de produits de première nécessité, membre de deux microfinances, les tontines lui ont permis de mener à bien ses activités. « C’est depuis dix ans que je mène cette activité. J’ai recouru plusieurs fois à des prêts pour pouvoir m’approvisionner chez mes fournisseurs, car parfois mon fonds de commerce entre dans les charges financières de mon foyer. Et cela met mon commerce dans les difficultés. Mais, ce sont ces crédits qui me permettent de gérer autant mon commerce et de prendre en charge certaines dépenses de ma famille ».
A leurs débuts, les microfinances étaient sous la forme des coopératives d’épargne avec des prêts relativement faibles. Entre 50 000 et 200 000 FCFA, le montant a progressivement augmenté pour atteindre 50 à 200 millions de FCFA. Les taux d’intérêts annuels varient entre 10 % et 20 %. Selon la Bceao, Le montant moyen des crédits octroyés par client est ressorti à 122.787 FCFA à fin mars 2023. Alors que le montant moyen des dépôts par client est ressorti à 121.878 FCFA au cours de la même période.
Au Togo, à part les structures de microfinances, il y a aussi des structures de mésofinances. La plupart ont pour mission principale de contribuer à améliorer l’accès des TPME, PME, TPMI et PMI au crédit.
A l’instar de la Sogemef, La structure estime que son portefeuille clients est à plus de 17 000 membres et revendique 30 milliards de francs accordés aux clients de 2017 à 2023.
De 2021 à 2022, le taux d’inclusion financière est passé de 82,72 % à 85,72 %. Les microfinances, clé de l’inclusion financière nécessite un accompagnement des pouvoirs publics. L’inclusion financière a ainsi une forte valeur ajoutée sur le plan économique et contribue aussi à la paix sociale.