L’inclusion financière des femmes en Afrique connaît des avancées notables, mais les écarts restent criants entre les différentes régions du continent. Le récent African Women’s Inclusion Index 2025, publié par le Centre africain pour la transformation économique (ACET), dresse un état des lieux révélateur. À la 20ᵉ place sur 42 pays étudiés, le Togo affiche des progrès indéniables tout en mesurant l’ampleur du chemin restant à parcourir.
Le Togo se positionne au 3ᵉ rang dans l’Uemoa et au 5ᵉ rang au sein de la Cédéao, avec un score de 39,2 points. Un résultat qui le positionne sur le continent devant le Congo (37,2 points), l’Algérie (36,5 points) et le Nigeria (36,1 points), mais loin derrière le Sénégal (64,7 points) et le Ghana (48,8 points). Ce classement souligne les efforts du pays pour élargir l’accès des femmes aux services financiers, notamment via le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), la multiplication des solutions de mobile banking et le développement des coopératives d’épargne.
Les défis d’une inclusion encore limitée
Malgré ces avancées, plusieurs obstacles freinent la dynamique togolaise. Parmi eux, l’accès limité au crédit pour les femmes entrepreneures, souvent handicapées par le manque de garanties. Le taux de bancarisation demeure également faible, en particulier en zones rurales, où l’adoption des technologies financières reste timide. Pourtant, les perspectives restent encourageantes. Le pays mise sur les fintechs et la microfinance pour améliorer l’inclusion des femmes, tout en renforçant l’éducation financière et les politiques publiques dédiées.
Autre avancée majeure, l’attribution d’un numéro d’identification unique à chaque citoyen, qui devrait faciliter l’accès aux services financiers pour les couches les plus vulnérables.
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Un écart persistant avec les leaders africains
Au niveau continental, le classement est dominé par l’Afrique du Sud avec un score impressionnant de 94,6 points. Le pays, doté d’un système financier robuste et d’une large adoption des services numériques, devance le Kenya (86,1points), la Namibie (84,3 points) et Maurice (83,3 points). En Afrique de l’Ouest, le Sénégal, premier de l’Uemoa, affiche une progression spectaculaire de +46,5 points depuis 2011. Un bond qui illustre l’efficacité des politiques de digitalisation et de microfinance adoptées par le pays.
L’étude de l’ACET met en évidence une Afrique en pleine mutation, où le mobile money joue un rôle clé dans l’inclusion financière des femmes. Mais elle souligne aussi un fossé grandissant entre les pays pionniers et ceux qui peinent à suivre le rythme. L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe creusent l’écart avec l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, soulevant la question des stratégies à adopter pour accélérer le mouvement.
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Consolider les acquis et accélérer la digitalisation
Le classement 2025 est un signal fort pour le Togo. Si des avancées notables ont été réalisées, le défi est désormais double : renforcer les acquis et accélérer la digitalisation des services financiers pour toucher un plus grand nombre de femmes.