Cette étude a été réalisée pour le compte du programme allemand « Invest for Jobs », une initiative spéciale sur la formation et la création d’emplois en Afrique.
Le secteur de l’hygiène menstruelle représente un potentiel conséquent de création d’emplois et d’investissement dans huit pays africains, à savoir : la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée pour le compte du programme allemand « Invest for Jobs », déployée dans ces huit pays.
Intitulé « Potentiel de croissance du marché de l’hygiène menstruelle dans les pays d’Invest for jobs », l’étude a été réalisée par le cabinet de conseil Dalberg. Elle se concentre non seulement sur le secteur de l’hygiène menstruelle dans son ensemble, mais examine aussi le cadre politique et la propension des investisseurs à s’engager dans les pays concernés.
« L’accès aux produits menstruels dans nos huit pays partenaires est insuffisant en raison de leur prix élevé, mais aussi du manque d’informations au sujet de l’hygiène menstruelle », selon un résumé de l’étude, publié par Invest for Jobs.
Sur les 86 millions de personnes menstruées des pays concernés, 31 pour cent n’ont pas accès aux produits menstruels. Cette situation affecte négativement non seulement le quotidien des femmes et des filles concernées, mais aussi, indirectement, les entreprises qui les emploient et l’éducation des écolières.
Par ailleurs, les serviettes hygiéniques à usage unique, qui restent le type de protection le plus répandu, se décomposent difficilement et leur production ainsi que leur élimination nuisent à l’environnement.
Malgré ces obstacles, le potentiel commercial du secteur est orienté à la hausse, notamment en Égypte, en Éthiopie, au Ghana et au Rwanda, a-t-on affirmé. Au cours des cinq dernières années, les revenus générés par la vente de produits menstruels ont augmenté de 41 pour cent dans les huit pays. En outre, des acteurs innovants, qui cherchent à faciliter l’accès des femmes à un plus large choix de produits menstruels abordables, émergent en Afrique.
L’étude a cité l’exemple de l’Éthiopie, qui a vu neuf entreprises, dont sept PME, se lancer sur ce marché. La fabrication de produits réutilisables, notamment, offre de réelles perspectives de création d’emplois. Les auteurs de l’étude ont calculé dans leur scénario de base que si 5 pour cent des personnes ayant leurs règles utilisaient des produits réutilisables, le développement de la fabrication nationale de produits spécifiques à la menstruation pourrait créer environ 2000 emplois.
Mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), le programme « Invest for Jobs » soutient des entreprises allemandes, européennes et africaines dans leur engagement en faveur de l’emploi en Afrique.
dpa