Un nouveau mouvement baptisé « Togolais vient agir » (Tovia) a vu le jour à Lomé. Né d’une volonté de briser les lignes partisanes, ce collectif entend rassembler les énergies citoyennes autour d’une ambition commune : transformer les territoires à partir de la base. Aux commandes, Koamy Gbloekpo Gomado, actuel maire de la commune Golfe 1, ancien membre de l’ANC, aujourd’hui exclu du parti pour avoir accepté un poste ministériel.
TOVIA se veut un concept avant tout. Ni parti politique, ni organisation communautaire, il se positionne comme une dynamique ouverte à tous les Togolais qui veulent contribuer activement à l’avenir du pays. « Tovia appartient à tous les Togolais », insiste Koamy Gomado. Le mouvement refuse les étiquettes classiques et aspire à incarner une voie alternative, indépendante mais constructive, notamment à l’approche des élections municipales.
Une diversité assumée
Derrière cette initiative, on retrouve plusieurs figures issues de l’opposition togolaise. Des anciens cadres de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), formation connue pour sa ligne radicale, ainsi que du Nouvel Engagement Togolais (NET), réputé plus modéré, ont rejoint les rangs de Tovia. Parmi eux, Robert Adeblewo Kossi Olympio, Jean-Jacques Sitou Messan Folly Teko, Gontran Yaguiwata, Tanko Ismaël Mamoudou ou encore Seidou Adou et Komlan Efabo, tous exclus de leurs partis d’origine. Un brassage politique que le mouvement assume pleinement.
Lire aussi : Crise dans l’Est de la RDC : l’UE s’aligne derrière la médiation togolaise
Trois piliers pour un changement réel
Le projet de Tovia repose sur trois axes principaux. Le premier est le développement local. Il s’agit de redonner aux citoyens le pouvoir d’agir dans leur propre commune, quartier ou village. Pour Koamy Gomado, le changement véritable ne viendra pas d’en haut, mais de l’engagement quotidien des populations.
Le deuxième axe est celui de la compétence. Mais ici, la notion dépasse le cadre académique. « La sagesse de nos anciens est aussi une forme de compétence », défend le collectif. Une façon d’intégrer l’intelligence populaire dans le processus de développement.
Enfin, la transparence s’impose comme une valeur centrale. Il ne s’agit pas uniquement de bonne gestion financière, mais aussi d’honnêteté dans les intentions et de clarté dans les actes publics.
Lire aussi : Repos biologique : un engagement pour la durabilité
Un dialogue possible avec les partis
Bien que Tovia se présente comme un espace apolitique, son président reste ouvert aux collaborations. « Si un parti politique vient vers nous pour des projets concrets, nous sommes prêts à discuter », confie le maire du Golfe 1. Pour lui, les conseils municipaux, par essence, sont des lieux de diversité. Et seul un travail collectif, dans un esprit d’inclusion, peut produire des résultats durables.
À l’approche des municipales, Tovia gagne en visibilité et s’impose comme une voix différente. Refusant les étiquettes et les vieux clivages, le mouvement mise sur l’engagement citoyen et l’action concrète pour impulser un nouveau souffle au niveau local. « Le changement commence par nous », affirme Koamy Gomado. Dans un pays où les rivalités politiques freinent souvent les initiatives, TOVIA se positionne comme une force de terrain, tournée vers le pragmatisme, l’inclusion et l’espoir d’un Togo construit par tous.