Ne craignez rien de tout ce qui se termine en la vie présente…
Sachez que l’épreuve produit l’espérance
(Romains 5, 1-5)
Un sourire d’extrême bienveillance qui ne quitte pas ses lèvres, le sourire des images de piété, celui que les livres d’hagiographie prêtent aux saints personnages de jadis
Il y a quelques semaines, comme j’en avais pris l’habitude, j’adressai un courrier à Fo André qui débuta dans les termes suivants : « Bonjour Fo André, j’espère que ce message te trouvera en bonne forme avec ton sourire brillant et ton regard généreux. Ma foi, je vais bien ainsi que la famille !
Donne-moi des nouvelles dès que tu auras un peu de temps. En attendant, je te souhaite une bonne soirée. L’automne est vraiment là ! Fraternellement, Isaac »
J’étais loin d’imaginer que le destin l’arracherait à notre affection.
Fo André a été enlevé aux vivants : cette perte nous afflige et mon âme est amputée !
Son irrésistible optimiste et son sourire qui étaient contagieux nous manqueront. André Johnson était un humaniste et un esthète, épris de culture, capable d’enthousiasme, doué du pouvoir de convaincre. Son intelligence était vive, rapide. Il pétillait, Il aimait la vie et les gens. Il célébrait la vie avec sourire et bienveillance.
Ses proches, Ses compatriotes retiennent de lui, une qualité extrêmement rare, la magnanimité et la générosité.
J’ai encore présent à l’esprit, cette voix calme, douce, chaleureuse, empreinte de sollicitude pour chaque humain.
Dans notre société si polarisée, encline aux disputes et à l’invective, il avait le goût du bonheur et conservait le sens de la fraternité. Il savait encore sourire et privilégiait la discussion. En dépit de la virulence des débats politiques, André Johnson m’enseignait qu’il fallait privilégier l’essentiel, c’est-à-dire des relations humaines de qualité.
André JOHNSON laisse à la classe politique togolaise, le témoignage précieux que l’engagement politique doit se faire avec rigueur et bienveillance, en toutes circonstances.
Cette leçon de vie ne s’effacera pas avec Fo ANDRÉ, car cet esprit-là ne mourra pas, ne mourra jamais.
Fo André achève un périple sur la terre ; Il a entamé un voyage auquel nous mortels, ne sommes guère habitués, et qui encore nous afflige.
Mais Dieu clément et juste écoute nos plaintes et soulage nos maux. Cette puissance suprême qui a construit le monde n’a rien fait au hasard. Depuis les grands jusqu’aux plus petits, sa providence se répand partout. Il n’oublie point les hommes qu’il a fait à son image.
Nous mortels, ne saurions mesurer en si peu de temps et dans l’espace tout ce que sa miséricorde prépare aux bons et tout ce que sa justice destine aux méchants ! Laissons agir l’Éternel suivant les lois de son éternité. Tâchons d’entrer dans son étendue.
Cependant pense-t-on, Dieu laisse souffrir de grands maux aux justes ! Mais c’est qu’il fait exercer les bons pour les éprouver.
Il n’y a que l’homme de bien qui n’a rien à craindre en ces derniers jours. Fo André n’est pas dans le tombeau : la mort qui semble tout détruire a tout établi. Elle le ramène à Dieu, elle l’élève tel un juste à Dieu comme il est nécessaire que chaque chose soit réunie à son principe.
C’est pour cette raison, dit l’Ecclésiaste, que le corps retourne à la terre dont il a été tiré.
Ainsi, celui qui s’attache à Dieu ne perd ni bien, ni son honneur, ni sa vie. C’est le sens des propos de l’Ecclésiaste : tout est vanité sous le soleil, c’est-à-dire tout ce qui est mesuré par les années, tout ce qui est emporté par la rapidité du temps et du changement. Pour le juste, elle est un commencement ; elle nous assure éternellement la possession des biens véritables. Tant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous vivons assujettis aux changements et nous ne possédons aucun Bien. Mais aussitôt qu’on cesse pour nous de compter les heures et de mesurer notre vie par les jours et par les années, nous arrivons au règne de la Vérité et nous sommes affranchis de la loi des changements.
Alors, notre âme n’est plus en péril, la grâce de la persévérance finale nous fixe en Dieu.
Fo André était pénétré de cet esprit de Dieu : l’esprit du christianisme qui est un esprit de fraternité, de tendresse et de compassion. Cette piété lui faisait fait sentir les maux de ses semblables, que dis-je, de ses frères ! Cet esprit de générosité le faisait entrer dans leurs intérêts, souffrir de tous leurs besoins. La mort n’abolit pas tout.
Il nous reste ce qu’il y a de plus précieux : l’espérance qu’il est entré dans l’éternité, et en attendant, sur la terre, le souvenir de ses instructions, l’image de ses vertus et les exemples de sa vie.
Isaac TCHIAKPE