Au-delà de la dimension scientifique, il s’agit d’un projet pour « réparer les injustices commises » en Afrique, souligne le président de la Fondation SPK.
Des analyses ADN ont permis pour la première fois d’établir des liens de parenté entre des personnes vivantes et des restes d’ossements humains ramenés de la colonie allemande d’Afrique orientale à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Les scientifiques ont examiné huit crânes sur environ 1100. Parmi ces huit crânes, trois ont conduit à identifier des liens de parenté avec des personnes en vie, a annoncé la Fondation du patrimoine culturel prussien (SPK).
Il s’agit d’une « première confirmation des liens de parenté », à partir de restes humains de Tanzanie, a précisé la même source en ajoutant que les familles et le gouvernement de Tanzanie « seront informés le plus rapidement possible ».
Cette découverte s’inscrit dans le cadre d’un projet lancé en 2017 par le musée de la Préhistoire et de la protohistoire de Berlin qui a examiné la provenance de plus de 1000 crânes. 904 ont pu être attribués à des régions de l’actuel Rwanda, 202 à la Tanzanie et 22 au Kenya.
« Trouver une telle concordance est un petit miracle et restera probablement un cas rare malgré une recherche de provenance des plus minutieuses », s’est réjoui le président de la SPK, Hermann Parzinger. « Nous sommes prêts à une restitution immédiate et attendons des signaux des pays d’origine », a-t-il souligné.
Les résultats de ce projet pilote ont été publiés dans l’ouvrage « Human Remains from the Former German Colony of East Africa » publié par Charles Mulinda Kabwete, historien à l’Université du Rwanda, et Bernhard Heeb, conservateur au Musée de Berlin.
Les restes humains étudiés font partie de la collection anthropologique d’environ 7700 crânes que la SPK avait repris à l’hôpital la Charité en 2011. Beaucoup d’entre eux ont été rassemblés par l’anthropologue Felix von Luschan au tournant du siècle à des fins scientifiques.
Il s’agit « d’Africains assassinés, qui ont été amenés en Allemagne pendant l’ère coloniale à des fins racistes et pseudo-scientifiques de recherche anthropologique », estime Berlin Postkolonial, une association qui cherche à débarrasser l’Allemagne de son passé colonial.
dpa