Le tout dernier Henley Passport Index vient d’être publié, et les lignes de fracture entre les continents apparaissent plus nettes que jamais. Si Singapour conserve son titre de passeport le plus puissant au monde avec un accès sans visa à 193 destinations, l’Afrique, elle, reste cantonnée aux marges de la mobilité mondiale.
Le passeport togolais se classe à la 76ᵉ place, avec seulement 60 destinations accessibles sans visa. En Afrique de l’Ouest, il est devancé de peu par le Bénin (71ᵉ place), le Ghana, et le Cap-Vert. En queue de peloton de ce classement, on retrouve la République démocratique du Congo, bon dernier, avec un maigre accès à 43 pays.
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Alors que les citoyens japonais ou sud-coréens peuvent voyager librement vers 190 destinations, les ressortissants de nombreux pays africains peinent à obtenir des visas, même pour des pays voisins. Ce contraste criant est le reflet de profondes inégalités en termes de mobilité internationale ».
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Plusieurs facteurs expliquent ce cloisonnement : une diplomatie bilatérale encore timide, des systèmes administratifs parfois archaïques, et surtout une coopération régionale insuffisante. Malgré la Zlecaf, la promesse d’une Afrique intégrée peine à se matérialiser dans les aéroports.
Au-delà des chiffres, ce classement renvoie à une réalité tangible : voyager reste un privilège, non un droit. Pour les détenteurs de passeports africains, le monde ne s’ouvre que par fragments, au gré des autorisations. Comme le souligne le rapport, « certains pays africains font face à des stéréotypes liés à la sécurité ou à la gouvernance », freinant toute avancée.