Vecteur de cohésion sociale et de vivre ensemble, la réparation des dommages liés aux troubles socio-politiques est un engagement du Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCCRUN). Pour ce faire, l’institution poursuit sa session d’indemnisation des victimes non-vulnérables dans la région Maritime. Débutée, ce mardi 29 octobre, cette session se tient au siège de HCRRUN à Lomé.
C’est au total 780 victimes directes des troubles sociopolitiques de 1958 à 2005 et leurs ayants-droit qui sont concernés par ces réparations dans la région Maritime. Cette session qui se tient jusqu’au 31 octobre va permettre aux concernés de toucher des montants symboliques et de bénéficier si besoin d’une prise en charge psychologique. « Concrètement, quand les gens viennent, on procède aux vérifications de leurs identité, affiliation, ascendance ; et une fois ces vérifications faites, ils reçoivent le feu vert pour toucher un chèque qu’ils vont encaisser à la banque », a rappelé le conseiller spécial du HCRRUN, Me Joseph Kokou Koffigoh.
Pour accompagner psychologiquement les victimes, le HCRRUN reçoit le soutien de l’ONG Aimes Afrique. « Le HCRRUN est assisté par l’ONG Aimes-Afrique du Dr Michel Kodom qui envoie un médecin psychologue qui assiste et interroge les victimes après qu’elles ont reçu leur chèque pour voir si elles ont des problèmes particuliers qui nécessitent que le HCRRUN s’en occupe », a précisé Me Koffigoh. Outre les compensations monétaires et les prises en charge psychologiques, diverses formes de réparations sont mises en place pour soutenir les enfants orphelins des victimes des troubles de 2005. Il s’agit notamment la prise en charge des frais scolaires et des programmes d’apprentissage.
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Des actions de réparations communautaires sont également mises en œuvre pour favoriser la réconciliation et le pardon mutuel au Togo, afin d’avancer ensemble vers un avenir meilleur. C’est dans cet esprit que le conseiller spécial du HCRRUN justifie ces initiatives. Ces réparations communautaires s’adressent aux localités qui ont été gravement touchées par des troubles. Les habitants choisissent un projet unificateur tel que l’amélioration de l’approvisionnement en eau, la construction d’une école, d’un centre médico-social, d’un lieu de rassemblement ou d’un foyer communautaire. Suite à cela, le HCRRUN se charge de la réalisation.
Sur le territoire national, pas moins de 42.000 victimes des troubles sociopolitiques survenus entre 1958 et 2005 ont été recensées à travers tout le pays et devraient être indemnisées. Créé sur proposition de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) en 2008, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) s’attèle ainsi à la mise en œuvre du programme des réparations.