L’électricité est bien plus qu’un simple confort domestique. Elle est le moteur silencieux de l’économie, le socle du développement. Au Togo, l’État en est pleinement conscient. Suite à la récente augmentation des frais d’électricité, le ministère des Mines et des Ressources énergétiques éclaire l’opinion sur les raisons.
Depuis une décennie, la demande en électricité a explosé. La modernisation des infrastructures, les efforts pour électrifier les campagnes, et la création de l’AT2ER, l’agence dédiée à l’électrification rurale, ont alimenté cette soif d’énergie. Mais l’offre peine à suivre. Elle repose sur une production locale à base de gaz, de solaire et d’hydraulique, complétée par des importations du Ghana et du Nigeria.
Le hic est le déséquilibre financier. En 2024, le coût moyen de production est monté à « 145 F par kWh », alors que le tarif de vente plafonne à « 102 F par kWh depuis 2011 ». le résultat en est des déficits chroniques pour la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET), colmatés tant bien que mal par l’État. Entre 2020 et 2025, plus de « 56 milliards de FCFA » ont été injectés pour maintenir le navire à flot.
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Mais ce modèle atteint ses limites. Le 15 mai 2025 marque un tournant : un ajustement tarifaire « modéré », à hauteur de 12,5 %, entre en vigueur. Loin d’un coup de massue, cette révision est calibrée. Les plus vulnérables, soit 1,5 million de personnes, continueront à bénéficier d’une « baisse de 30 % sur leur tarif ». Les classes moyennes verront une hausse mesurée, et les gros consommateurs contribueront davantage, « dans un souci de préserver leur compétitivité ».
Ce sursaut s’accompagne de réformes profondes : lutte contre la fraude, amélioration du recouvrement, digitalisation, réduction des pertes techniques, et nouvelles négociations d’approvisionnement.
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L’objectif est de parvenir à une CEET viable, des « délestages réduits », un service stable et une électrification accélérée, urbaine comme rurale. La vision du Togo demeure « l’accès universel à l’électricité d’ici 2030 », avec 50 % d’énergies renouvelables et un service continu pour les ménages comme pour les industries.