La principale envoyée des Nations unies pour Haïti a averti mardi que cette nation des Caraïbes était confrontée à une crise sécuritaire et humanitaire de longue haleine, et a salué la signature d’un accord de consensus national et l’acceptation d’un régime de sanctions par le Conseil de sécurité comme deux évolutions positives.
La violence liée aux gangs en Haïti a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies, et les meurtres et les enlèvements ont augmenté pour la quatrième année consécutive, a affirmé Helen La Lime, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et cheffe du bureau intégré des Nations unies en Haïti, lors d’une réunion d’information publique du Conseil de sécurité.
Au total, 1.359 enlèvements ont été enregistrés en 2022 dans le pays, soit une moyenne d’environ quatre enlèvement par jour, ce qui représente plus du double des chiffres de 2021. En outre, 2.183 meurtres touchant presque toutes les couches de la société ont été signalés en 2022, soit une hausse d’un tiers depuis l’année précédente, a-t-elle ajouté.
Le 21 décembre 2022, un large éventail de personnalités politiques et de représentants des organisations de la société civile, des autorités religieuses, des syndicats et du secteur privé haïtiens ont signé l’Accord de consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes.
“Cet accord, qui rassemble chaque jour plus d’adhérents, est en effet le signe le plus prometteur qui ait émergé des efforts de dialogue à ce jour”, a affirmé Mme La Lime, notant que l’accord n’était cependant “en aucun cas une affaire conclue”.
Outre cet accord de consensus, l’adoption de la Résolution 2653 par le Conseil de sécurité représente un autre développement clé pour Haïti, a-t-elle indiqué.
Approuvée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil le 21 octobre 2022, cette résolution met en place des mesures de sanctions contre ceux qui soutiennent les activités criminelles et la violence des groupes armés en Haïti.
Mme La Lime a exprimé son soutien au déploiement d’une force internationale spécialisée en Haïti, sans laquelle les effets positifs du processus politique et des sanctions resteront, selon elle “fragiles et susceptibles d’être annulés à tout moment”.
Les membres du Conseil de sécurité ont pour le moment des positions divergentes sur le déploiement d’une telle force, certains appelant à faire preuve de prudence et à tenir compte des différentes opinions à ce sujet en Haïti. Fin
Xinhua