Un groupe de militaires a annoncé, très tôt, mercredi 30 août 2023 à la télévision l’annulation du scrutin et la dissolution des institutions gabonaises, quelques minutes après la diffusion des résultats officiels indiquant la victoire d’Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés.
Selon les informations de RFI, vers 1h du matin, une caméra est allée au Centre gabonais des élections, l’institution qui organise le scrutin, pour enregistrer les résultats finaux lus par son président Michel Stéphane Bonda.
Au moment où les chiffres étaient égrenés, juste avant 5h du matin, la diffusion est coupée pendant quelques minutes. Une douzaine de militaires apparaissent ensuite à l’écran. « Nous mettons fin au régime en place », déclare l’un d’eux en lisant un communiqué proclamant l’annulation des élections et la dissolution des institutions.
Dans le groupe, des bérets rouges, des gendarmes, des bérets verts de la garde républicaine et une personne en civil. Celui qui lit est un béret noir, souvent porté par les soldats des régiments blindés. Il dit s’exprimer au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ». Après avoir constaté « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », poursuit-il. « À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés ».
Toutes les institutions de la république sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle (…). Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté internationale », a-t-il poursuivi, proclamant aussi la fermeture des frontières du pays « jusqu’à nouvel ordre ».
Le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis quatorze ans, vainqueur de ces élections à un tour avec 64,27% des suffrages exprimés. Son principal rival Albert Ondo Ossa n’a recueilli que 30,77% des voix. Il avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo » deux heures avant la clôture du scrutin samedi.