Ce Vendredi 12 mars 2021, la Confédération africaine de football a porté à sa présidence le Sud-Africain Patrice Motsepe. Un choix qui souligne la mainmise de la FIFA sur l’instance continentale.
La succession du Malgache Ahmad Ahmad est réglée depuis le 27 février. Ce samedi-là, les trois candidats déclarés d’Afrique de l’Ouest se retrouvent à Rabat. Ce qui n’était au départ qu’une réunion destinée à trouver des convergences entre dirigeants de la même région se transforme en rencontre au sommet quand les trois hommes découvrent la présence de leur homologue sud-africain Patrice Motsepe. Dépêchés dans la capitale marocaine, deux émissaires de la FIFA dégagent ce que l’on appellera aussitôt le compromis de Rabat.
Petits arrangements entre amis
Au terme de ce petit arrangement entre amis, il est convenu que le magnat sud-africain prendra la présidence, avec pour vice-présidents le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, un poste de conseiller spécial échouant à l’Ivoirien Jacques Anouma. Les jeux sont faits ! Et vendredi dernier, à la veille de la finale de la CAN des moins de 20 ans organisée en… Mauritanie, les différents intéressés annoncent sans surprise le retrait de leurs candidatures au profit du boss des Mamelodi Sundowns. Vendredi, Patrice Motsepe prendra place dans le fauteuil laissé vacant par Ahmad et occupé à titre intérimaire par Constant Omari.
Le grand air de l’unité africaine
Dans leur tour d’ivoire, les dirigeants distillent un discours lénifiant et entonnent le grand air de l’unité africaine. Sur les réseaux sociaux et dans toutes les conversations sur le continent, c’est plutôt le déni de démocratie et la soumission à l’impérialisme de la FIFA qui sont pointés du doigt. Et c’est bien la main de Zurich qui a déplacé les candidats comme des marionnettes, bien aidée par la déliquescence financière et morale de la CAF sous le mandat d’Ahmad Ahmad. Il n’y avait pratiquement plus qu’à se baisser… La doctrine Infantino apparaît clairement : affaiblir l’échelon continental, celui des Confédérations, pour s’appuyer sur l’échelon national, à travers quelques Fédérations puissantes et amies.
L’Afrique cogérée par quelques
Fédérations amies
Augustin Senghor le dit clairement dans le communiqué qui annonce le retrait de sa candidature. « Nous avons décidé d’accepter la proposition consensuelle qui nous a été soumise par la FIFA, le Maroc, l’Égypte (…) », écrit le président de la Fédération sénégalaise. Ainsi va la FIFA du temps d’Infantino. L’UEFA résiste ? Qu’à cela ne tienne, l’Italo-Suisse s’efforcera d’affaiblir les autres Confédérations afin de marginaliser une possible opposition européenne aux projets de Zurich, à commencer par celui, insensé, de Mondial
des clubs géant à 24 équipes. Et en Afrique, ce fait du prince peut s’accompagner du fait des rois, ces patrons de Fédérations adoubés par la FIFA. Un premier exemple ?
La décision du Maroc d’annuler la CAN des moins de 17 ans, que le royaume devait organiser, à 5 jours de son coup d’envoi. Officiellement pour des raisons sanitaires, au mépris surtout des sacrifices faits par les équipes participantes pour se qualifier. Mais que pèse encore le football au temps de la FIFAfrique?
Source : “football365.fr”
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