Du 31 octobre au 12 novembre 2021 à l’occasion de la 26e édition de la Conférence des parties sur le climat (COP26) les pays signataires de la Convention cadre des Nations unies sur le Changement climatique (CCNUCC), dont le Togo, vont renouveler leurs engagements à la hausse en vue de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et ralentir le réchauffement climatique. Le Togo a un gros plan des défis à relever dans sept secteur, d’après le gouvernement togolais.
Défis dans le secteur énergétique
D’ici à 2030, le Togo vise à atteindre 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique. Le pays a dès lors mis en place un cadre institutionnel pour le développement des énergies renouvelables et l’encadrement des projets, notamment l’institutionnalisation de la gestion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique au niveau national par la création de l’Agence togolaise d’électrification rurale et des énergies renouvelables (AT2ER).
Le Togo envisage à travers cette politique de porter à 100% le taux de l’électrification en 2030 ; de déployer plus de 300 mini-grids d’ici à 2030, soit environ une capacité installée de 9 MW ; d’électrifier 555 000 ménages par Kits Solaires d’ici à 2030 soit jusqu’à 85 MW de capacité de
génération solaire installée en 2030 ; d’étendre et densifier le réseau pour atteindre environ 670 000 connexions d’ici à 2030, soit environ 108 MW de capacité additionnelle.
Le sous-secteur transport
Le sous-secteur des transports contribue à hauteur de 7% au Produit intérieur brut (PIB) dont 5% proviennent du transport routier et 2% restant, des autres modes de transport notamment les transports
maritimes concentrés aux activités du Port autonome de Lomé (PAL). Le transport représente 81,11% de la consommation finale de produits pétroliers dont une part
importante pour le transport routier, notamment pour les engins à deux roues.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans ce sous-secteur, le Togo entend porter à 3% la part des véhicules électriques dans l’acquisition des véhicules neuf d’ici à 2025 ; étendre le réseau routier rural par la construction de 4000 km de voies rurales ciblant les zones agricoles à fort potentiel d’exportation afin de connecter les agriculteurs au marché ; construire l’autoroute de l’Unité par l’accélération du projet de développement de la RN1 reliant l’hinterland productif à l’agglomération de Lomé et au Port autonome.
Le Togo s’est déjà engagé dans la promotion de la mobilité verte notamment, à travers l’installation dans le premier parc industriel d’une société de fabrication de véhicules électriques. Cette société
ambitionne de produire 30 000 véhicules électriques par mois qui seront déployés à l’échelle nationale suivant le modèle ‘’Pay As you go’’ afin d’en faciliter l’accès aux populations.
Sous-secteur résidentiel
Dans le sous-secteur résidentiel, notre
pays envisage de porter la part de la population utilisant le biogaz pour la cuisson à 4% en 2025 puis 12% en 2030 en
milieu urbain et à 6% en 2025 puis à 15% en 2030 en milieu rural ; la part de la population utilisant les briquettes à 15% en milieu urbain et à 10% en milieu rural à
l’horizon 2030 ; la part de la population utilisant le gaz de pétrolier liquéfié (GPL) à 35% en milieu urbain et à 8%
en milieu rural d’ici à 2030.
Secteur des Procédés industriels et utilisations de produits
Au Togo, le tissu industriel reste concentré sur les industries extractives (production de phosphate et cimenteries) et les industries manufacturières qui englobent l’alimentation, les boissons et tabacs, le
textile, l’habillement, le bois et les ouvrages en bois (imprimerie, papier, édition, les industries chimiques) et les ouvrages en métaux. Les industries de fabrication de clinker constituent la catégorie
clé d’émission du pays.
Le secteur industriel au Togo est relativement récent et se caractérise par la modestie de sa contribution au PIB qui d’ailleurs passe de 23% en 2005 à 15,6% en 2018. En plus des industries modernes, il existe des activités artisanales (extractives métallurgiques, textiles et agroalimentaires).
Conformément à la feuille de route gouvernementale (2020-2025), le Togo prévoit mettre en œuvre son Plan de gestion et d’élimination des HCFC avec la construction d’au moins 100 bâtiments
écologiques utilisant moins de climatiseurs à l’horizon 2030. Le pays entend également réduire d’au moins 2% le taux d’importation des gaz-F.
Domaine de l’agriculture
Le secteur agricole joue un rôle économique et social de premier plan au Togo. En effet, au cours de ces dernières années, il a occupé 65% de la population active, représenté 15% des exportations et contribué à 38% du PIB réel.
Ce secteur est très sensible aux changements climatiques et exacerbe des tendances actuelles non durables, comme la dégradation des ressources en eau, l’érosion des sols, la désertification ou encore les pertes d’agro biodiversité. Le gouvernement prendra des mesures pour gérer au mieux la situation à travers plusieurs mécanismes qui seront mis en place.
Sous-secteur foresterie
Le secteur forestier du Togo contribue à l’économie nationale pour près de 1,7% au PIB national. Il permet l’approvisionnement en bois à hauteur de 90% des besoins de biomasse énergie et contribue de manière significative au besoin du bois d’œuvre. Des programmes contenus dans la feuille de route contribueront à une meilleure gestion des ressources à vocation biomasse énergie.
Prenant la mesure des défis, le Togo s’est engagé dans le cadre de sa feuille de route gouvernementale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 11,14 % à l’horizon 2030 de façon inconditionnelle et de 20 % s’il bénéficie d’appuis supplémentaires. Des actions concrètes sont menées à cet effet à travers la promotion des reboisements privés, communautaires et étatiques, et la mise en œuvre de la stratégie de réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts avec une agriculture performante à faible impact sur la forêt.
Le Togo a déjà initié une intensification du reboisement avec le lancement d’une campagne nationale visant à planter 1 milliard d’arbres à l’horizon 2030. Cette politique permettra en plus de
l’augmentation de la couverture forestière à 25% du territoire, d’augmenter de 10 % la séquestration du carbone à l’échelle nationale.
Le secteur des déchets
La collecte des ordures ménagères et l’élimination des eaux usées constituent l’une des plus grandes difficultés que rencontrent les autorités municipales. La production individuelle de déchets varie de 0,4 à 2 kg par habitant et par jour. Selon les résultats de l’enquête QUIBB (2015), 39,8% des ménages jettent les ordures dans la nature et 24,9% des ménages au dépotoir sauvage.
Les projections des émissions du secteur dans l’ensemble révèlent une augmentation de 70,8% des émissions qui devraient passer de 335,7 Gg CO2-eq en 2010 à 573,3 Gg CO2-eq en 2030.
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