Berceau du Togo, Togoville s’éveille une fois de plus au rythme des traditions africaines. Entre spiritualité, musique et mémoire, le Festival africain de musique (Festimuz) a réuni cette année encore les âmes du passé et les voix du présent. Un rythme a fondamentalement retenu l’attention : le gong.
A sa 6ème édition, Festimuz a rassemblé une mosaïque d’artistes venus « partager leur art avec la population », confie son promoteur, l’artiste Charl’Ozzo. Cette rencontre culturelle, ancrée dans la tradition, se tient dans la foulée de la 600e édition de Dodeza, la fête traditionnelle des natifs du milieu.
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Cette année, le gong ou le Gakogoe était à l’honneur. « Le gong résonne avant le tam-tam. Il transmet des messages identifiables selon leur émetteur : roi, adeptes vodoun ou autres composantes sociales », explique l’artiste. Symbole d’unité et de communication, il devient ici messager d’un appel à la jeunesse. « Les jeunes fuient la culture. Mon ambition, c’est de les faire revenir », insiste-t-il.
Mais derrière les chants et les danses, une ombre persiste : celle du manque de moyens. « Si ce n’est l’Institut français du Togo, aucune société togolaise n’a encore daigné accompagner ce festival. Je ne comprends pas », déplore Charl’Ozzo. Pourtant, chaque édition insuffle un vent économique, dynamisant le commerce local.
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Au-delà des festivités, Togoville garde vivantes ses racines spirituelles. Nyigblin, »représentation de Dieu », et Tolisa, »mère du lac » veillent toujours sur la cité. Et chaque samedi, le troc au marché Togosimé rappelle que l’esprit du partage résiste au temps.
Festimuz est une mémoire qui résonne. Un gong qui appelle les fils et filles d’Afrique à écouter, encore, la voix de leurs ancêtres.