Le Togo accueille un « Séminaire régional sur la prévention de l’extrémisme violent et la gestion des armes conventionnelles en Afrique de l’Ouest.
Officiellement lancée ce mardi 5 décembre 2023 par le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, AWATE Hodabalo, cette rencontre vise à stimuler une approche conjointe et durable de la prévention de l’extrémisme violent et de la gestion des armes conventionnelles.
Le séminaire réunit environ 60 participants provenant des institutions nationales responsables de la gestion des armes légères et de petit calibre (ALPC), des institutions nationales responsables de la prévention de l’extrémisme violent (PEV), des élus et des représentants de la société civile et des centres de recherche, ainsi que des organisations internationales (CEDEAO, Union africaine, Nations Unies).
Le ministre de l’Administration territoriale a au nom du gouvernement relevé que la région est confrontée à un défi qui est double et interconnecté. Les groupes armés non étatiques dėtiendraient plus de 40 millions d’armes légères, soit près de 80% des armes en circulation sur le continent, alors que les forces de défense et de sécurité, quant à elles, détiendraient moins de 11 millions d’armes légères. Le lien entre la prévention de l’extrémisme violent (PEV) et la gestion des armes est une préoccupation réelle pour ceux qui sont engagés dans la recherche de la paix.
“Pour ce faire, je voudrais, vous rassurer de l’engagement et de l’entière disponibilité du Gouvernement du Togo à cœuvrer de concert avec les pays frères dans une diplomatie agissante pour un meilleur contrôle de la circulation et de la prolifération des ALPC, et pour une prévention efficace de l’extrémisme violent débouchant sur le terrorisme” a relevé le ministre.
Organisé par la Division Paix et droits de l’homme du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse, I’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) et le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), ce séminaire qui prendra fin le 7 décembre 2023 à Lomé, permettra aux différents participants de réfléchir sur comment le travail de gestion des armes conventionnelles peut-il être mis au service de la la prévention de l’extrémisme violent (PEV), comment ce travail peut-il alimenter une réflexion politique sur la place de la course à l’armement et de la militarisation des sociétés face aux défis politiques, sociaux et économiques que met en lumière l’extrémisme violent? Quelles sont les motivations politiques, sociales, économiques, sécuritaires et culturelles qui sous-tendent la demande pour acquérir, détenir, transférer, trafiquer et utiliser des armes conventionnelles ? Comment offrir des alternatives aux communautés pour réduire la demande d’armes tout en assurant leur sécurité ? Comment en particulier promouvoir en complément des alternatives à la réponse militaire, à travers des programmes de sensibilisation aux risques liées à l’utilisation des armes, et à travers l’éducation à la paix?
Ces grands sujets qui marqueront les travaux du séminaire devront ainsi permettre de comprendre les liens existants entre la prolifération des armes conventionnelles, notamment des armes légères et de petit calibre (ALPC), et l’extrémisme violent et d’agir pour une meilleure prise en compte de la gestion des armes conventionnelles dans la prévention de l’extrémisme violent (PEV) et vice versa.
“Il y a donc urgence à ouvrir sans délai un chantier, celui de l’intégration de la prévention de l’extrémisme violent dans la gestion des ALPC qui prolifèrent sur le continent et notamment dans la sous- région ouest-africaine. Nous parlons certes d’armes légères, mais de lourdes menaces ! Lourdes menaces sur la sécurité humaine ! Lourdes menaces sur la paix, la démocratie et l’état de droit ! Lourdes menaces sur le développement! “ a expliqué M. Anselme YABOURI, Directeur du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC).
Pour finir, il a encouragé les participants à partager librement leurs points de vue, leurs idées et leurs expériences afin qu’émerge de véritables contribution pour innover et renforcer le fondement de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest.