Les Forces démocratiques pour la République (FDR) sonne la fin du laisser-aller. Le parti a exclu deux de ses membres, Kossiwa Dabla et Mawussé Kpowayé, pour ce qui est qualifié d’« indiscipline caractérisée ». Une décision radicale qui pose une question cruciale : jusqu’où un parti politique peut-il aller pour faire respecter sa ligne de conduite ?
L’affaire débute en juin 2024, lorsque les FDR décident de boycotter l’Assemblée nationale ainsi que les conseils régionaux. Une ligne politique claire, arrêtée au plus haut niveau du parti. Pourtant, Kossiwa Dabla et Mawussé Kpowayé ont bravé cette directive en participant à des réunions du conseil régional de la région Maritime, d’abord en juin 2024, puis de nouveau le 15 janvier 2025. Une récidive qui a mis le feu aux poudres.
Le président des FDR, Me Paul Dodji Apévon, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer cette attitude : « La démarche cavalière de ces deux conseillers ayant provoqué un grand remous au sein du parti, ils ont été rappelés à l’ordre et le parti croyait qu’il ne s’était agi que d’un égarement passager. Malheureusement, foulant au pied la décision du parti et les différents rappels à l’ordre, ils ont récidivé. »
Une exclusion pour l’exemple
Face à cette situation, la réaction des FDR a été sans appel. Réuni le 28 janvier 2025, le parti a pris une décision ferme : « Vu l’article 70 des statuts portant discipline au sein du Parti ; Décide : Article 1 : Les nommés Dabla Kossiwa et Kpowayé Mawussé sont exclus du parti Forces démocratiques pour la République (FDR) pour indiscipline caractérisée découlant de leur refus manifeste de respecter les décisions et consignes du Parti. »
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Me Apévon a justifié cette sanction en soulignant qu’un tel comportement, s’il restait impuni, pourrait créer un précédent dangereux et fragiliser la cohésion interne du parti. Cette exclusion sonne donc comme un avertissement pour toute autre voix dissidente tentée de s’affranchir de la discipline collective.
Une décision qui interroge
Ce coup de force des FDR illustre les tensions récurrentes entre la liberté d’action des élus et la discipline de parti. Dans une démocratie, où se situe la limite entre engagement partisan et autonomie de décision ? En excluant ces deux membres, les FDR rappellent que la loyauté à une formation politique n’est pas une option, mais une obligation. Une posture qui divise et interroge sur la discipline partisane au sein de la classe politique togolaise.