Le couvre-feu et l’état d’urgence sanitaire continuent de faire parler d’eux. D’aucuns estiment qu’ils représentent une véritable épine sous le pied de toute activité génératrice de revenus. D’autres les dénigrent avec véhémence, affirmant à tous ceux qui veulent l’entendre, qu’ils ne sont, ni plus ni moins, qu’un subterfuge pour empêcher toute velléité de contestation politique post-électorale. Les bavures et/ou exactions policières ont – un temps – renforcé cette dernière hypothèse. Mais, le gouvernement a-t-il si peur que ça ?
Togo Matin se pose des questions rhétoriques : « Le pouvoir de Lomé a-t-il besoin d’un couvre-feu pour se protéger ? La Coalition des 14 a organisé de grandes manifestations dans ce pays pendant des mois. A-t-elle réussi à inquiéter le pouvoir en place ? ». Non probablement. « Après sa victoire écrasante à l’élection présidentielle du 22 février, l’on a vu la foule qui s’est rendue au palais présidentiel pour fêter cette victoire avec Faure Gnassingbé ».
Légitimité du couvre-feu
« Dans un pays comme le nôtre, décréter un confinement général serait suicidaire. Mais, si l’on ne peut pas décréter un ‘’restez chez vous’’ obligatoire, on peut au moins limiter le temps que les gens doivent passer dehors (…). Si cette disposition dérange tant les gens, qu’en sera-t-il si l’on devrait aller à un confinement général ? » se demande le journal avant d’implorer les cieux : « Que la providence divine nous en préserve ».
Etat d’urgence sécuritaire ou sanitaire ?
Le colonel Kodjo Amana, récemment investi à la tête de la force anti-pandémie, lors de sa passation de service, a éclairé la lanterne des Togolais : « L’état d’urgence décrété par le gouvernement n’est pas un état d’urgence sécuritaire mais sanitaire. La mission de la Force consiste à faire respecter les mesures préventives prises par le gouvernement, à travers la sensibilisation, l’éducation et la protection de la population ».