Le Togo vit un véritable boom entrepreneurial. Avec près de 15 000 entreprises créées en 2024, le pays témoigne d’une dynamique économique effervescente. Ce phénomène, bien plus qu’une simple tendance, est le fruit de réformes audacieuses et d’une volonté politique claire : libérer le potentiel des jeunes et impulser une nouvelle ère pour l’économie togolaise.
Au cœur de ce renouveau, la jeunesse togolaise représente un moteur indiscutable de l’essor entrepreneurial. Les jeunes, qui constituent la majorité de la population, sont les véritables acteurs de cette transformation. Le pays, souvent perçu comme un modèle de réformes économiques en Afrique de l’Ouest, connaît aujourd’hui une révolution silencieuse mais puissante, portée par des initiatives gouvernementales stratégiques.
Des réformes audacieuses…
La croissance rapide du nombre d’entreprises créées au Togo est une preuve incontestable de l’efficacité des réformes entreprises ces dernières années. En 2024, le Centre de formalités des entreprises (CFE) a enregistré 14 919 nouvelles structures, un chiffre en légère baisse par rapport à 2023, mais qui reste remarquable. Ces chiffres révèlent une forte résilience de l’entrepreneuriat local, soutenu par des mesures concrètes de simplification des démarches administratives.
La réduction des coûts d’immatriculation et la dématérialisation des procédures ont considérablement facilité la formalisation des initiatives privées. L’immatriculation d’une entreprise peut désormais être effectuée en ligne, avec un délai réduit à moins de 24 heures. Ce gain de temps et d’efforts est particulièrement apprécié par les jeunes entrepreneurs, qui souvent manquent de ressources mais regorgent de projets et d’idées novatrices.
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Le Togo, en l’espace d’une décennie, a triplé le nombre d’entreprises immatriculées. Une telle performance ne relève pas du hasard. Mais plutôt, d’une politique volontariste menée par le gouvernement, qui mise sur une économie de marché libérée des contraintes bureaucratiques et sur un environnement favorable à l’investissement privé.
L’impact de la réforme fiscale…
Autre élément clé de cette dynamique : la réforme fiscale, adoptée dans le cadre d’un nouveau Code général des impôts. Ce dernier a permis d’adopter une fiscalité plus attractive pour les petites et moyennes entreprises, avec des exonérations ciblées pour les startups. L’accès au financement reste aussi une priorité absolue pour le gouvernement togolais, avec des dispositifs tels que le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes (Faiej) ou le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (Mifa), qui soutiennent les jeunes entrepreneurs dans leurs projets.
Les statistiques en témoignent : le Fonds national de la finance inclusive (FNFI) a octroyé des crédits à 1,9 million de bénéficiaires depuis sa création. Autant d’opportunités qui permettent aux jeunes créateurs d’entreprises d’avoir un accès réel à des ressources financières, souvent l’un des obstacles majeurs à l’entrepreneuriat.
Une place grandissante pour les femmes entrepreneures
Si le nombre d’entreprises créées par des hommes reste largement supérieur à celui des femmes, la tendance s’inverse doucement. En 2024, près de 4 500 entreprises ont été formalisées par des femmes, une augmentation de 3,5 % par rapport à l’année précédente. Ce progrès est la conséquence directe des politiques de promotion de l’entrepreneuriat féminin qui se sont multipliées ces dernières années. Il montre que les femmes prennent une place de plus en plus importante dans l’économie togolaise, bouleversant les stéréotypes et renforçant le tissu entrepreneurial du pays.
L’avenir est à l’entrepreneuriat des jeunes
Les jeunes entrepreneurs sont aujourd’hui les architectes du Togo de demain. Chaque entreprise créée représente non seulement une source de revenus pour les initiateurs, mais aussi un facteur de développement pour toute la nation. C’est cette explosion entrepreneuriale qui transformera à petit feu l’économie togolaise en un modèle à suivre en Afrique. Pour ces jeunes créateurs d’entreprises, chaque défi est une opportunité et chaque projet, une promesse d’avenir.
Dans ce contexte, le rôle des politiques publiques est primordial. En facilitant l’accès à l’entrepreneuriat, en rendant le financement plus accessible et en réduisant les obstacles administratifs, le Togo prépare un terreau fertile pour une croissance durable, inclusive et résolument tournée vers l’avenir. L’Afrique a besoin de réformes similaires pour libérer le potentiel de ses jeunes, moteur essentiel de son développement. Le Togo, sans aucun doute, montre la voie.