Récépissé N° 0010 / HAAC / 12-2020 / pl / P

Ekpésoso : le Togo réussit l’inscription de son patrimoine à l’UNESCO

Depuis New Dehli en Inde, l’annonce a été faite ce 11 décembre 2025. Le rite de « La prise de la pierre sacrée ou les rites du nouvel an en pays Guin au Togo », mieux connu sous le nom d’EKPESOSO, a été officiellement inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette décision a été prise lors de la vingtième session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. 

Une importante délégation du Togo était présente pour l’occasion. Elle comprenait des officiels, des professionnels du patrimoine, ainsi que des représentants de la communauté détentrice du projet. La délégation était menée par Monsieur KPAYE K. Bakayota, directeur général du cabinet du ministre du Tourisme, de la culture et des arts.

Troisième élément togolais sur la liste

Cette inscription est le fruit du travail de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel mené par le ministère en charge de la culture. L’EKPESOSO est le troisième élément togolais à rejoindre cette Liste prestigieuse. Il s’ajoute au genre oral Gélèdè et à la « Maïeutique : connaissances, savoir-faire et pratiques », ces deux derniers étant issus de candidatures multinationales.

Lire aussi : Glidji : la 362e cérémonie de la pierre sacrée livre ses recommandations

Pour qu’un élément soit inscrit, il est essentiel de constituer un dossier de candidature solide, de le soumettre, puis d’attendre son évaluation par le Comité. L’initiative de cette inscription est venue de l’Académie du Guingbe et des savoirs endogènes guin et mina. Cette association a bénéficié de l’accompagnement technique de la direction du patrimoine culturel pour élaborer un dossier qui respectait les 5 critères de sélection requis.

Le dossier, une fois finalisé, a été transmis en février 2024 par la direction du patrimoine culturel au secrétariat de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Après une période d’étude et d’évaluation s’étendant de décembre 2024 à octobre 2025, le secrétariat a validé les dossiers qui seraient présentés à la vingtième session à New Dehli. Le dossier du Togo figurait parmi eux.

Il est nécessaire de souligner l’appui institutionnel crucial apporté par la Délégation permanente du Togo auprès de l’UNESCO à Paris et par la Commission nationale togolaise pour l’UNESCO à Lomé.

Une reconnaissance nationale et internationale

L’inscription du rite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité confirme que cet élément, initialement propre à la communauté Guin, fait désormais partie du patrimoine commun de l’humanité. Elle renforcera la visibilité et la prise de conscience de l’importance du patrimoine culturel immatériel dans son ensemble.

Suivez notre chaîne WhatsApp ici 

Au niveau local, l’élément a été inventorié, classé au niveau national, et inscrit au niveau international. Ces étapes renforcent sa sauvegarde. L’inscription signifie que la préservation de l’EKPESOSO n’est plus l’affaire de la seule communauté, mais devient une responsabilité nationale et internationale, sous le regard de l’UNESCO. La communauté peut ainsi s’appuyer sur des partenaires pour garantir la sauvegarde, la conservation, la valorisation et la transmission de cet héritage aux nouvelles générations. Cette reconnaissance mondiale est une grande source de fierté pour le Togo et pour l’Afrique, un continent encore sous-représenté sur la Liste.

L’inscription offre une visibilité accrue à l’élément, stimulant les opportunités de projets de développement et de tourisme. Les défis qui suivent cette reconnaissance incluent l’élaboration d’un plan de sauvegarde détaillé et l’intégration de ce bien dans les documents de développement locaux et nationaux. Il faudra également assurer son appropriation collective par tout le peuple Guin et participer activement au rapport périodique du patrimoine culturel immatériel qui a lieu tous les quatre ans.

Lire aussi : Togo/ »Epé-Ekpé » 2024 en pays Guin : « blanc sale », signe d’union et de travail dans la paix

Il faut noter qu’EKPESOSO est représentatif de toute l’aire culturelle guin, mais ne constitue qu’une des étapes dans le processus rituel de l’entrée dans la nouvelle année Guin, nommée Epé Ekpé. Avant cette étape cruciale, d’autres cérémonies et consultations sont organisées. Elles comprennent différentes phases comme Sédodo (décrets des interdictions), Situtu (rite de purification), Montata (aplanissement de la voie), Blikumama (distribution des grains de maïs), Tchessidodo (préparation de l’eau de purification), Avéfonfon (débroussaillement de la voie), Nloli Yogbé (invocation des morts), Yêkêyêkê dugbé (repas du couscous traditionnel fait à base du maïs), Nlowa nagbé (nouvel an guin), Ekpantchontchon (carnaval), Vodudzé Apu (retour des divinités à la mer) et Yêkê-Yêkê.

Laisser un commentaire

Retour en haut