L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), a établi son rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale des pays de l’Union dont le Togo. Dans ce récent rapport de juin 2020, l’Uemoa a évalué les performances économiques et financières du Togo en rapport avec les effets de la crise du coronavirus.
Sur la situation économique et financière du Togo, en 2019, le taux de croissance du PIB réel s’est établi à 5,3% en 2019 contre 4,9% en 2018, grâce à la performance enregistrée dans tous les secteurs d’activités. Le taux d’inflation annuel moyen s’est affiché à 0,7% en 2019 après 0,9% en 2018. En 2020, le taux de croissance serait de 1,3% contre 5,3% initialement prévu, en lien avec l’impact négatif de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus sur l’économie.
Prix et inflation
Le taux d’inflation moyen annuel est ressorti à 0,7% contre 0,9% en 2018. Cette progression résulte, essentiellement, de la hausse des prix observée au niveau des fonctions « Transports » (+3,8%), « Restaurants et hôtels » (+1,6%) et « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » (+0,8%). L’effet de ces hausses a été atténué par le repli des prix des fonctions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-0,5%), « Communications » (-2,6%) et « Loisirs et culture » (-0,1%).
Sur les cinq premiers mois de l’année 2020, le taux d’inflation moyen s’est situé à 1,4% contre 1,2% au cours de la même période de 2019. En 2020, le taux d’inflation annuel moyen s’établirait en dessous de 3,0%.
Finances et dettes publiques
En 2019, la situation des finances publiques s’est caractérisée par une maîtrise des dépenses et une progression des recettes. Les recettes totales et dons ont augmenté de 7,3% en 2019 pour représenter 25,5% du PIB contre 25,7% en 2018. Cette évolution s’explique, principalement, par la hausse des recettes fiscales de 14,5% représentant 19,5% du PIB contre 18,4% en 2018.
La hausse des recettes fiscales s’explique, essentiellement, par les effets positifs de la poursuite de la mise en œuvre par l’Office togolais des recettes (OTR) des mesures de réformes de l’administration fiscale et douanière.
Les recettes non fiscales ont connu une baisse de 35,6% après la hausse exceptionnelle de 98,7% constatée en 2018 en lien avec les produits de redevances pour téléphonie mobile. Les dons ont augmenté de 15,6% en 2019 pour représenter 3,8% du PIB après 3,6% en 2018.
Les dépenses totales et prêts nets ont augmenté de 8,8% pour atteindre 26,7% du PIB contre 26,5% en 2018, du fait de la hausse des dépenses courantes et d’investissement. Les dépenses courantes ont progressé de 6,2% pour représenter 19,4% du PIB après 19,7% en 2018. Cette progression s’explique par la hausse de lamasse salariale de 7,1%, des transferts et subventions de 7,3% et des intérêts payés au titre de la dette publique de 22,0%.
Commerce extérieur et balance des payements
En 2019, le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 168,8 milliards contre un excédent de 17,0 milliards en 2018, en lien notamment avec une amélioration des différentes composantes.
Le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire de 84,8 milliards, en baisse de 17,9 milliards par rapport à 2018. Cette évolution est, essentiellement, imputable à la réduction du déficit commercial amenée par la hausse des exportations (+10,8%) face à la faible progression des importations (+2,8%). Le déficit courant est passé de 3,4% du PIB en 2018 à 2,6% du PIB en 2019. Hors dons, le déficit courant est ressorti à 3,3% du PIB contre 4,5% un an plus tôt.
« Pour conforter les acquis et améliorer les performances, les autorités togolaises sont invitées à prendre les mesures visant la mise en œuvre des mesures d’urgence pour limiter les conséquences de la pandémie et des actions visant à relancer l’activité économique, la poursuite de la mise en œuvre des politiques de soutien et d’accroissement de la productivité du secteur agricole, l’adoption des mesures de politique économique permettant un retour à la consolidation budgétaire après la crise sanitaire notamment le renforcement des efforts de recouvrement des recettes budgétaires, à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, la maîtrise des dépenses fiscales et la lutte contre la fraude, la poursuite de la maîtrise des dépenses courantes et le renforcement de la bonne gestion de la dette publique », a recommandé l’Uemoa.