Dette publique : à Lomé, l’Afrique réunit ses forces pour repenser son avenir financier

Du 12 au 14 mai 2025, tous les regards du continent africain convergent vers le Togo. Lomé accueille la Conférence de l’Union africaine sur la dette publique. Au cœur des échanges, une question brûlante : comment reprendre le contrôle d’un endettement devenu insoutenable pour de nombreux États africains ?

Le choix du Togo comme pays hôte n’est pas anodin. C’est un signal fort, car Lomé n’est plus cette ville discrète nichée au bord du Golfe de Guinée. Elle est aujourd’hui un centre financier régional, une plateforme de stabilité dans une Afrique de l’Ouest en proie aux turbulences. Plusieurs banques, notamment la BOAD, la BIDC, Ecobank… s’y installent, séduites par un climat des affaires réformé, modernisé et sécurisé.

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L’Afrique, pourtant, vacille. Le nombre de pays en détresse face à leur dette a presque triplé en dix ans, passant de 9 en 2012 à 25 en 2024. Les chiffres sont implacables, la pression budgétaire, insoutenable. Et pendant que les taux d’intérêt s’envolent, les marges de manœuvre s’étiolent. Il fallait donc une réponse collective, coordonnée et ambitieuse. C’est l’objet de cette conférence.

« Restaurer et préserver la viabilité de la dette » : tel est le mot d’ordre. Ministres des Finances, gouverneurs de banques centrales, experts, société civile… tous sont réunis pour bâtir une voix africaine forte. L’heure n’est plus au diagnostic. Elle est à l’action. Il s’agit désormais de repenser les règles du jeu, d’exiger une réforme de l’architecture financière mondiale, et surtout, d’inventer des mécanismes adaptés aux réalités africaines.

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À travers ce sommet, l’Afrique envoie un signal : elle ne veut plus subir la dette. Elle veut la maîtriser, la transformer en levier de développement. Et c’est à Lomé, capitale d’une nouvelle ambition financière, que ce combat commence.

 

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