Le président américain Donald Trump a dédommagé mardi à hauteur de deux millions de dollars des associations caritatives après avoir détourné des fonds qui étaient destinés à son ancienne fondation, et qu’il avait consacrés à ses intérêts politiques et financiers.
L’argent est allé à huit associations, entre autres pour l’enfance défavorisée (Children’s Aid Society), pour l’instruction des élèves issus des minorités (United Negro College Fund) ou contre l’antisémitisme (US Holocaust Memorial Museum), a indiqué dans un communiqué la procureure générale de New York, Letitia James.
“Les associations caritatives ne sont pas un moyen pour parvenir à une fin, raison pour laquelle ces dommages sont éloquents quant à l’abus de pouvoir du président, et représentent une victoire pour les organisations à but non lucratif qui respectent la loi”, a-t-elle ajouté.
La procureure avait lancé les poursuites contre la Trump Foundation en juin 2018, accusant M. Trump d’avoir mélangé les genres entre cette organisation de philanthropie et la structure qui portait sa candidature à la présidentielle. La fondation avait été démantelée, sans que cela n’éteigne la procédure.
L’accusation estimait que M. Trump avait pioché dans les comptes de la fondation pour régler des poursuites qui n’avaient rien à avoir avec elle, promouvoir les hôtels Trump, et nourrir son train de vie personnel, par exemple par l’achat d’un tableau de lui affiché dans un de ses clubs de golf. M. Trump était aussi soupçonné d’avoir organisé début 2016 une soirée de collecte de fonds pour la fondation qui cachait un événement de campagne.
Après le jugement en novembre lui donnant tort, M. Trump avait dénoncé “quatre années de harcèlement à visée politique” contre lui. “Tout ce qu’on a trouvé c’est une philanthropie incroyablement efficace et quelques petites infractions de nature technique, comme de ne pas tenir à jour les compte-rendus de réunions du conseil d’administration”.
Le président doit se défendre sur beaucoup de fronts judiciaires. Entre autres, la Justice a ordonné à deux banques de transmettre au Congrès des documents sur ses finances personnelles, et il cherche à empêcher un procureur new-yorkais de mettre la main sur huit ans de déclarations aux impôts.
Mais sa principale bataille devrait être celle du procès en destitution devant le Sénat que comptent faire ouvrir ses opposants à la Chambre des représentants, pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès dans l’affaire des pressions sur l’Ukraine.