Les gouvernements et les sociétés civiles des Etats membres de l’espace économique sous régional ont été encouragés par les parlementaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), au cours d’une rencontre régionale sur la démographie à Ouagadougou au Burkina Faso, en 2017, d’aller vers l’objectif de 03 enfants par femme.
Le bi-hebdomadaire “L’Union pour la Patrie” dans sa parution N°1517 du 11 Février 2022 se demande si cet objectif pourrait-il être atteint dans une région où l’ignorance et des préjugés hantent les produits contraceptifs?
Le confrère rapporte que les femmes tombent enceintes naturellement même si elles ne le désirent pas. Elles se voient donc dans l’obligation de provoquer un avortement. Pourquoi préférer l’avortement à la procréation responsable alors que la loi autorise la femme à utiliser une méthode contraceptive même sans le consentement de son mari ? Pour d’autres, la contraception est un prétexte pour la femme de tromper son homme. Le problème communicationnel d’actualité est lié aux nombreux préjugés qui hantent ces produits tels que : « Ce n’est pas pour les jeunes filles, les produits contraceptifs font grossir, si on prend trop longtemps la pilule on risque de devenir stérile, la pilule provoque le cancer du sein, il est dangereux d’enchaîner les plaquettes de pilules, etc. ».
Méthodes contraceptives, le débat !
Nombre de personnes pensent que les méthodes contraceptives sont des techniques utilisées pour rendre les femmes stériles alors qu’il n’en est rien. Ces personnes font alors appel à des individus inexpérimentés qui utilisent un appareillage non stérilisé, de l’eau chaude, des bâtons ou encore des aiguilles à tricoter pour procéder à un avortement clandestin, qui n’est pas sans conséquence puisque beaucoup d’entre elles contractent des infections ou encore décèdent sur le coup. Une jeune dame du nom de Clémentine Agbadji, confie préférer les dispositifs intra-utérins aux pilules. Elle raconte : « J’ai 28 ans, cela fait 5 ans que je suis avec mon copain. Pour une raison inconnue, j’ai rejeté la pilule que j’ai prise pendant 2 ans et demi. S’en ai suivi tout un tas d’essais d’autres. méthodes. Il me fallait changer à chaque fois pour différentes causes : dépression, mal atroce dans la poitrine, plus de libido, plus d’acné, problème de circulation sanguine et j’en passe… Sans oublier que pendant ces pilules, je n’avais plus mes règles, sympa quelques temps mais tout de même de sacrés frayeurs parfois de ne pas pouvoir vérifier que l’on n’est pas enceinte… A bout de force, on m’a posé un stérilet adapté aux jeunes femmes. Et je me sens maintenant libre… ».
« La pilule a même tendance à favoriser la fertilité chez les femmes qui ont des troubles au niveau des ovaires », affirme un médecin généraliste en service d’IVG (Interruption volontaire de grossesse) en Centre de planification. Il a requis l’anonymat pour des raisons personnelles évoquées. Il précise qu’en empêchant la croissance de kystes ovariens (des grosseurs dans les ovaires), la prise de la pilule diminue aussi le risque de cancer de l’ovaire. Mais la pilule et le tabac font mauvais ménage. Il qualifie cela même de « catastrophique ».
D’autres estiment que « La pilule augmente le risque de caillots dans le sang. C’est aussi le cas du tabac. La combinaison pilule/ tabac augmente les risques d’accidents vasculaires cérébraux, d’infarctus et de phlébite (caillot de sang) ».
Et pour le Médecin généraliste, il faut chercher une contraception adaptée à chaque femme. En fonction de son mode de vie (tabagisme), de son histoire (âge, risque vasculaire…), l’on doit choisir la contraception qui est préférable.
Pour ce médecin « Le cycle physiologique va être modifié et le corps devra retrouver un nouvel équilibre. Et ça peut prendre du temps. Il faut attendre la prise de 2 ou 3 plaquettes (2 ou 3 anneaux, 2 mois avec un stérilet par exemple) pour savoir si la pilule est adaptée ou non. Sauf effet indésirable très important, il ne faut pas arrêter une pilule 15 jours après le début sous prétexte qu’elle n’est pas adaptée. Le corps n’a pas encore eu le temps de s’y adapter ».
Il soutient qu’il est utile de revoir son gynéco au bout de 3 mois et d’évaluer avec lui les effets secondaires et un possible changement de contraception.