Dernièrement, l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a pris des mesures pour permettre aux banques de soutenir le secteur privé en cette période de crise sanitaire. Jean Tchangai, un cadre de banque, titulaire d’un master en Banque et Finance, certifié Senior Risk Manager et Doctorant en Executive Doctorate in Business Administration à BSI et à l’IAE Lyon, analyse ces mesures dans un article publié sur financialafik.com. Selon lui, celles-ci « confortent la liquidité bancaire mais sont insuffisantes pour inciter les banques à soutenir le secteur privé ».
« La Bceao a décidé d’abaisser, à compter du 27 mars 2020, le taux d’intérêt applicable aux adjudications sur appel d’offre et de le porter à son taux minimum de 2.50% avec un volume suffisant de liquidité. C’est le niveau le plus bas jamais atteint par ce taux directeur. Elle a également décidé un élargissement des supports admis aux refinancements de la Bceao (admission des créances privées cotées B). En facilitant l’accès des banques à la monnaie centrale et en abaissant son coût d’obtention, la Bceao conforte la liquidité bancaire et accroit la faculté de ces dernières à octroyer des crédits au secteur privé à un taux d’intérêt moindre. Aussi, la Bceao autorise les banques à classer les reports d’échéances dus à cette crise en créances saines et non en créances en souffrance, comme le préconise le plan comptable bancaire en vigueur », mentionne Jean Tchangai dans l’article.
« Ces mesures d’ordre monétaire et comptable ne sont pertinentes que si l’on anticipe que l’activité économique un temps, suspendue, reprendra à l’identique à la fin de cette pandémie. Or rien n’est moins sûr, car personne ne peut savoir, si cette crise ne va pas engendrer des modifications des comportements de consommation et donc impacter la production à l’avenir. Par ailleurs, compte tenu des normes règlementaires de division des risques (limite d’engagement sur une même signature), des limites de concentrations sectorielles internes des banques, des volumes d’engagements existant mais surtout de l’importance des financements additionnels, les financements requis pour assurer la survie de certains secteurs économiques clefs, comme le transport aérien par exemple, peuvent dépasser la capacité du secteur bancaire à y faire face », a-t-il poursuivi.
Jean Tchangai rappelle par ailleurs qu’il est nécessaire de prendre des mesures complémentaires pour inciter le système à octroyer davantage de financement. Retrouvez l’intégralité de l’article toujours sur financialafrik.com.