Le Togo traverse une période sombre de la crise sanitaire en cours. Plus de jours sans contaminations. Le coronavirus a atteint plusieurs localités et même la prison civile de Lomé n’est pas épargnée. 150 détenus ont été déclarés positifs et les populations craignent le pire. Le nombre de cas de contamination au coronavirus a grimpé considérablement selon le gouvernement. D’un cas, il y a de cela quelques mois, le Togo se retrouve aujourd’hui à plus de 400 cas. Devant une telle situation, pourra-t-on songer à la levée des mesures restrictives imposées par l’Etat ? les écoles et lieux de cultes peuvent-ils reprendre leurs activités très prochainement ?
27 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés hier. Désormais le Togo compte 422 cas confirmés de covid-19 et 13 décès liés à la maladie. S’il faut s’en tenir au rythme auquel le virus se propage, d’ici la semaine prochaine, le pays pourrait franchir la barre des 500 cas confirmés. Il est donc légitime d’émettre des doutes sur la levée très prochaines des mesures de restrictions prises dans le cadre de la riposte contre la covid-19. Si au Benin, les classes ont rouvert les portes aux apprenants le 11 mai dernier, le Togo devrait encore maintenir les enfants à la maison pour un temps. Et cette mesure se justifie.
Des Togolais débordés par la situation
Il y a de cela un mois environ, le Mouvement Martin Luther King (MMLK), a appelé « les leaders religieux à respecter les décisions relatives à la fermeture des lieux de cultes et des mosquées ». Mais aujourd’hui, l’association semble être débordée. Elle plaide pour la réouverture des lieux de culte. Les Togolais veulent retourner à l’église. Les musulmans veulent regagner les mosquées. Les hommes d’affaire se plaignent. C’est presque tous les secteurs qui sont touchés. Les médias ont perdu plusieurs de leurs revenus publicitaires. Certains d’entre eux ont même réduit leur personnel. Plus de prêts dans plusieurs microfinances. La situation devient insupportable pour plusieurs malgré les mesures d’accompagnements mises en place par l’Etat.
Un déconfinement progressif
« Certes, l’économie est paralysée par ces mesures draconiennes et ce ne serait pas mal de voir dans quelles mesures les assouplir pour insuffler une bouffée d’oxygène au pays. Toutefois, il faudra faire preuve de précautions. S’inspirer de l’exemple des pays qui se sont déconfinés. Ils ont enregistré des taux d’infection en hausse », explique Ahlin Accrobessy, journaliste à Pyramide FM.
Mis à part quelques-uns, tout le monde est pour le déconfinement total. Mais ne serait-il pas très tôt de prononcer le retour à la normale des activités ? Le Ghana a essayé, mais deux semaines après, les cas de contaminations ont plus que doublé. De 1061, ils sont passés à 2169 le 02 mai. Le gouvernement togolais prévient donc le pire. Un déconfinement progressif serait la meilleure solution à en croire Ahlin. « Il faut procéder donc de manière progressive, augmenter le nombre de tests afin d’isoler le maximum de personnes suspectes », soutient-il.
18 696 personnes dépistées sur plus de 7 millions d’habitants
A ce jour, 18 696 tests sont réalisés au Togo alors que le pays compte plus de 7 millions d’habitants. Des nourrissons sont touchés par la maladie, les enfants, les jeunes et les adultes sont contaminés. Plusieurs zones géographiques sont touchées du Nord au Sud. Dans un conteste pareil, loin d’être pessimiste, il va falloir encore beaucoup plus de temps pour le pays pour lever totalement les mesures restrictives imposées telles que le couvre-feu, la réouverture des lieux des cultes et des centres de formations.
Elisée Rassan