« Dans le souci de renforcer la cohésion sociale, j’ai signé un décret accordant la grâce présidentielle à M. Laurent Gbagbo », a déclaré le président ivoirien Alassane Ouattara, lors de son discours à la nation, ce samedi 6 août. « J’ai également demandé qu’il soit procédé au dégel de ses comptes et au paiement de ses arriérés de rentes viagères. », a ajouté le président Ouattara. En effet, son prédécesseur et ancien rival Laurent Gbagbo, sous le coup d’une peine de 20 ans de prison dans son pays à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011.
Comme le rappelle si bien Radio France internationale, Laurent Gbagbo avait été condamné en son absence à 20 ans de prison en 2018 pour l’affaire dite « du braquage de la BCEAO ».
Laurent Gbagbo réclamait, de fait, depuis son acquittement par la CPI que l’État ivoirien lui verse les arriérés de rentes viagères dues aux anciens présidents, et qui avaient été gelés lors de sa détention à La Haye, ce qui devrait atteindre 3 millions d’euros si le barème lui est appliqué rétroactivement sur 10 ans. Ses comptes bancaires seront également dégelés.
Suffisant ?
L’acte de gracier Laurent Gbagbo, est un geste politique important qui pour Alassane Ouattara va taire les discussions, écrivent nos confrères de RFI, entre le camp Gbagbo et le pouvoir ivoirien depuis deux ans, avant même son acquittement définitif par la CPI en 2021. Mais est ce suffisant peut-on se demander ? Puisque la crise post-electorale en question a mis aux prises plusieurs acteurs dont certains, non moins importants, sont toujours en exil. Et ces derniers ne peuvent pas être comptés pour du beurre dans un processus de réconciliation sincère et vrai. Guillaume Soro, Blé Goudé…et bien d’autres ont toute leur place dans ce processus. Mais on peut imaginer tout le temps qu’il faudra encore compter pour que certaines de ces figures entrent dans les bonnes grâces du président ADO, afin que je processus de réconciliation prenne un tournant plus poussé et que l’on espère des résultats probants et concluants.
Toutefois, saluons ces petits pas qui vont conduire la Côte D’Ivoire aux grands pas, nous l’ espérons. Surtout que le président ivoirien, Alassane Ouattara a en outre annoncé avoir signé un décret accordant « la libération conditionnelle » à deux anciennes figures de l’appareil militaire et sécuritaire du régime de Laurent Gbagbo. Il s’agit du contre-amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la Marine, condamné à 20 ans pour son implication dans la crise post-électorale de 2010-2011. Et du commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l’escadron blindé de la gendarmerie du camp d’Agban, à Abidjan, arrêté en 2013 et condamné pour complot.
Rappel: cette grâce intervient dans un contexte de réconciliation politique enclenchée fin 2020. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se sont rencontrés en tête à tête en juillet 2021. Une autre rencontre, à trois celle là, avec l’ancien président Henri Konan Bédié s’est tenue le 14 juillet dernier à Abidjan.