Les cartes du jeu politique ont été redistribuées en Côte d’Ivoire après le décès du désormais ex-Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Celui-ci était annoncé comme le successeur légitime d’Alassane Ouattara qui avait assuré qu’il ne briguera plus de mandat supplémentaire. Et pour cause ! Il avait trouvé la bonne personne pour continuer le travail déjà entamé. A l’état actuel des choses, l’opinion publique est dans une incertitude absolue. Le président sortant tiendra-t-il sa parole ou a-t-elle expiré avec le décès de Coulibaly ?
Beaucoup de voix se lèvent en Côte d’Ivoire pour aiguillonner Alassane Ouattara à revoir ses priorités, à penser au bien du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et à privilégier la stabilité politique.
Pas plus tard que le samedi 25 juillet 2020 au siège du parti à Abidjan lors d’une réunion des cadres, Hamed Bakayoko, actuel Premier ministre par intérim, a demandé au président de se représenter à la nouvelle élection.
« Au nom des élus et des militants du RHDP de la région, je demande avec insistance qu’il se porte candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 afin de maintenir le climat de paix, de sécurité et de cohésion sociale ».
Il y a quelques jours, on découvrait dans les colonnes de Jeune Afrique qu’après « le décès de son Premier ministre et dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, le président ivoirien s’est finalement résolu à briguer un troisième mandat ».
Le journal panafricain a renseigné qu’il y a actuellement deux tendances qui se dessinent dans l’entourage de Ouattara. D’un côté, il y a ceux qui le motivent à se représenter pour un troisième mandat parce que cette option les protège et les rassure. Dans l’autre camp, il y a des conseillers qui disent au président de respecter sa promesse et de transmettre le témoin aux générations suivantes. Mais, précise Jeune Afrique, le premier camp est majoritaire.
Pour preuve, « la haute direction du RHDP, nous explique l’un de ses membres, a demandé officiellement au chef de l’Etat de se représenter. Il a voulu prendre le temps de réfléchir avant de répondre. Mais personne ne sait ce qu’il annoncera, ni quand », a renchérit le journal.
Aujourd’hui, la seule certitude est que le président Ouattara est face à une irrésistible tentation et un choix cornélien à tous égards. Tout de même, il doit prendre, d’un moment à un autre, la grande et très attendue décision.
Augustin Akey