Le renforcement de la coopération interparlementaire en Afrique était au cœur des discussions à Rabat, où s’est tenue, du 20 au 21 février 2025, la deuxième édition du Forum des presidents des commissions des affaires étrangères des parlements africains. Le Togo, représenté par les députés Germaine Kouméalo Anaté et Patrick Bolouvi, a activement pris part aux échanges axés sur la stabilité et la sécurité du continent.
Accueillie au siège de la chambre des représentants du Maroc, cette rencontre placée sous le thème « vers la mise en place de fondements durables pour la stabilité et la sécurité en Afrique » a réuni plusieurs délégations africaines. L’objectif : réfléchir aux moyens d’harmoniser les efforts des parlements face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux du continent.
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Le Togo met en avant le dialogue et l’inclusion
Présidente de la commission des relations extérieures et de la coopération de l’Assemblée nationale du Togo, Germaine Kouméalo Anaté a marqué les débats par une intervention saluée par ses pairs. Elle a évoqué les conflits asymétriques et les tensions transnationales et a plaidé pour une approche proactive des parlements africains.
« Nos outils parlementaires traditionnels doivent évoluer pour intégrer des systèmes d’alerte précoce et inclusifs », a-t-elle souligné. Elle a également insisté sur la nécessité de solutions endogènes, ancrées dans les réalités africaines. Elle à cité le sociologue Abdelkébir Khatibi, tout en présentant la médiation interculturelle comme une réponse efficace aux tensions qui minent le continent.
Des propositions concrètes pour une souveraineté renforcée
Dans une vision pragmatique, Anaté a proposé plusieurs mesures qui visent à renforcer l’intégration africaine et la stabilité régionale. Parmi elles, la mise en place d’un mécanisme continental de co-législation, l’harmonisation des codes d’investissement, la mutualisation des systèmes de surveillance des frontières et la création d’un réseau de parlementaires spécialisés en médiation.
Elle a également suggéré la mise en place d’un observatoire parlementaire doté d’un fonds de stabilisation post-conflit et d’un droit de regard parlementaire sur les Accords de partenaires économiques (APE) et les programmes de la Banque africaine de développement (BAD).
Un plaidoyer pour une Afrique souveraine et prospère
Kouméalo Anaté a conclu son intervention en exhortant ses homologues à s’unir face aux défis contemporains. Elle a appelé à dépasser les divisions pour transformer les frontières en opportunités et les ressources en leviers de développement.
« La stabilité et la paix ne sont pas négociables. C’est le gage de notre développement. Osons la prospérité interdépendante », a-t-elle affirmé avec conviction.
Le forum a également été marqué par la participation active de Patrick Bolouvi, vice-président de la commission de la défense et de la sécurité, qui a contribué aux échanges sur la médiation et l’intégration économique comme leviers de paix.
À travers cette rencontre, le Togo réaffirme son engagement en faveur d’une Afrique unie, souveraine et tournée vers un avenir de stabilité et de prospérité partagée.