Dans une interview exclusive accordée aux confrères de France 24 et RFI, le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, s’est prononcé sur la situation au Mali et dans son pays. L’homme âgé de 63 ans, devenu président le 29 décembre 2015, n’a pas manqué d’éplucher avec réserve, l’écorce juridique qui entoure l’ancien président Blaise Compaoré, concernant son retour au Burkina Faso après plus de 5 ans d’exil politique.
L’actuel président Roch Marc Christian Kaboré, lors de l’entretien « affirme ne pas avoir accepté l’offre de services que lui avait faite, dans une lettre, l’ancien président Blaise Compaoré », rapporte france24.com.
« Ce n’est pas que je refuse la main tendue mais cela doit se faire dans un processus de réconciliation, qui se réalisera après l’élection », a confié le président le président Roch Marc Christian Kaboré, à France 24 et RFI.
Blaise Compaoré, le contexte d’un président hors pays
Blaise Compaoré, 69 ans, est un militaire et homme d’État, président du Burkina Faso, de 1987 à 2014. Arrivé au pouvoir le 15 octobre 1987 des suites du coup d’État contre Thomas Sankara, Blaise Compaoré est le fondateur de l’Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du travail (ODP/MT), qui fusionne avec douze autres partis politiques pour donner naissance, le 5 février 1996, au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ancien parti au pouvoir.
Le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire d’une grande ampleur, à Ouagadoudou comme dans d’autres villes. Blaise Compaoré souhaite se présenter pour un cinquième mandat consécutif en 2015.
Sous la pression de la rue et des militaires, Blaise Compaoré dissout le gouvernement et annonce qu’il renonce à modifier la loi fondamentale. Le lendemain, il quitte le pouvoir car les militaires ne le soutiennent plus. Après quelques semaines passées au Maroc, Blaise Compaoré retourne en Côte d’Ivoire où il acquiert la nationalité ivoirienne.
Entre décembre 2015 et janvier 2016, la justice militaire burkinabé lance 18 mandats d’arrêts internationaux contre Blaise Compaoré, alors en fuite, pour son implication présumée dans l’assassinat de Thomas Sankara.
Le 1er octobre 2016, près de deux ans après sa chute, la justice burkinabé abandonne les charges liées à la tentative d’amender la Constitution, mais maintient celles liées à la répression des manifestations.
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