C’était un rendez-vous très attendu pour les panafricanistes du continent. La Conférence Manssah, prévue du 26 au 28 juin 2025 à Lomé, n’aura finalement pas lieu à ces dates. L’annonce, tombée comme un coup de tonnerre à quelques jours de l’évènement, est officielle : « La Conférence Manssah est reportée à une date ultérieure », peut-on lire dans un communiqué.
Le communiqué du Manssah Groupe l’explique sans détour : il fallait protéger l’essentiel. Prévue pour rassembler plus de 10 000 participants, notamment les anciens chefs d’État, chefs traditionnels, penseurs, artistes, entrepreneurs et membres de la diaspora, la rencontre se voulait le miroir inversé de la Conférence de Berlin de 1885. Cette fois, c’était « un acte fort de réconciliation, d’espoir et de projection vers un avenir africain réinventé » qui devait naître sur les rives du Golfe de Guinée.
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Mais voilà : dans un climat devenu toxique, marqué par des « tentatives délibérées de récupération et de détournement de son esprit fédérateur », les organisateurs ont préféré surseoir. La décision, mûrement réfléchie, est assumée « en toute responsabilité ». Une sagesse rare, dans un climat politique de plus en plus morose au Togo.
Le communiqué dénonce une frange virulente qui a « choisi d’attaquer un symbole de dialogue, d’ambition et de construction collective ». Un coup dur, certes, mais pas une fin. Car Manssah ne s’efface pas. Il recule pour mieux sauter.
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Think tank indépendant, animé par une jeunesse engagée et une élite intellectuelle diverse, Manssah reste fidèle à sa vocation : penser l’Afrique autrement. « Que ceux qui s’acharnent à salir sachent que notre vision dépasse les clivages, les égos et les frontières », affirme-t-on avec une conviction intacte.