Des délégations d’Afro-descendants accompagnées des responsables de Ouidah, ville côtière dans le sud du Bénin, ont rendu mercredi hommage aux victimes de la traite négrière, à l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Partis du Musée historique de la ville de Ouidah pour la Place de la vente aux enchères, l’un des trajets parcourus par les esclaves avant leur embarquement pour l’Occident, les Afro-descendants et les responsables politiques et religieux de la ville ont rendu hommage aux victimes de l’esclavage en déposant une couronne de fleurs après une marche silencieuse.
Sur la plaque accompagnant la gerbe était inscrit : “A la mémoire des victimes de la traître négrière et des esclaves”.
“Ouidah, porte de départ vers les Amériques de milliers d’hommes et de femmes réduits en esclavage, accueille cette cérémonie, consciente du poids de l’histoire et surtout engagée dans le processus de la réhabilitation de la mémoire des nôtres, victimes de cette barbarie”, a souligné Jean-Michel Abimbola, ministre béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts.
La commémoration de cette journée, a-t-il poursuivi, vise à inscrire la traite négrière dans la mémoire des peuples du monde entier.
“C’est aussi un moment opportun pour contribuer à la réflexion commune sur les causes historiques, sociologiques et culturelles qui ont généré cette tragédie, ainsi que des interactions auxquelles elle a donné lieu en Amérique, dans les Caraïbes, en Europe et en Afrique”, a-t-il affirmé.
Pour sa part, le président du Conseil départemental de la Guadeloupe et descendant d’esclaves, Guy Losbar, a estimé que la commémoration de cette journée constitue le socle d’un véritable tourisme mémoriel visant à faire partager au monde les leçons de cette barbarie.
“Je suis venu ici pour manifester ma volonté de remettre le lien entre nous et l’Afrique, ma volonté de retrouver cette mémoire perdue indispensable au rééquilibrage de notre rapport au monde, de notre rapport à nous-mêmes”, a-t-il indiqué.
Interrogé par Xinhua, Christophe Chodaton, responsable du Comité de commémoration, a estimé que cette commémoration à Ouidah, est très symbolique et chargée d’histoire.
“Cet endroit a vu plus d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes partir vers le nouveau monde. Cette plage a entendu leurs pleurs et gémissements. Aujourd’hui, nous sommes présents ici pour rendre hommage ensemble à nos aïeux capturés, déportés et réduits en esclavage. Nous sommes ici pour nous souvenir ensemble de leurs luttes quotidiennes et de la grande révolte du 23 août 1791 qui ont abouti à l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage”, a-t-il dit. Fin
Xinhua