À quelques jours de la rentrée scolaire 2025-2026, une réforme majeure vient transformer l’organisation du primaire au Togo. Désormais, les classes de CM1 et CM2 seront encadrées par deux enseignants distincts : « l’un en lettres, l’autre en sciences », a annoncé le ministre des Enseignements primaire et secondaire, Prof. Komla Dodzi Kokoroko.
Cette décision marque un tournant. Le passage du primaire au collège reste en effet l’un des points de fragilité du système éducatif. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les taux de redoublement en 6ᵉ sont les plus élevés du parcours scolaire. Comme le souligne le ministre, « le passage du primaire au collège constitue une rupture à la fois pédagogique, organisationnelle et psychologique ».
Confrontés à un nouvel emploi du temps, à une pluralité d’enseignants et à des exigences accrues, nombre d’élèves perdent leurs repères en entrant en 6ᵉ. La réforme entend donc atténuer ce choc. « Nous passons d’un maître unique et polyvalent à deux maîtres spécialisés dans les matières fondamentales, afin d’habituer progressivement les enfants à l’enseignement par discipline », explique Prof. Kokoroko.
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Concrètement, les directeurs d’école, sous le regard des inspecteurs, sélectionneront des instituteurs ou professeurs compétents en lettres et en sciences. Un emploi du temps combiné garantira équilibre et coordination pédagogique. Chaque enseignant restera titulaire d’une classe, mais interviendra également dans une autre, selon sa spécialité.
Le dispositif prévoit aussi un suivi rigoureux. Les deux enseignants se réuniront régulièrement et rédigeront des rapports trimestriels pour mesurer l’adaptation des élèves et l’impact sur leurs résultats. Cette mesure complète la note circulaire n° 022/2023, qui avait amorcé un rapprochement entre le CM2 et la 6ᵉ.
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Dans les milieux éducatifs, l’initiative est appréciée comme une réponse audacieuse contre l’échec scolaire. Elle offre aux élèves une préparation méthodologique et psychologique plus solide avant l’entrée au collège.
Le ministre appelle enfin les acteurs du secteur à s’impliquer pleinement : inspecteurs, enseignants et responsables d’établissements sont invités à « veiller à l’application effective de la réforme ». Avec ce changement, le Togo ambitionne de poser les bases d’une école plus structurée, mieux adaptée aux défis éducatifs de demain.