Faute de se détourner des énergies fossiles, les vagues de chaleur ayant frappé récemment le Sahel se produiront dix fois plus fréquemment, affirme l’étude.
La récente vague de chaleur meurtrière au Sahel et en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali et au Burkina Faso, est « d’origine humaine », ont indiqué des chercheurs du World Weather Attribution group (WWA). Les scientifiques affirment qu’ils ont découvert que les vagues de chaleur diurnes et nocturnes, dans les deux régions, auraient été impossibles si les humains n’avaient pas réchauffé la planète en brûlant des combustibles fossiles et en s’adonnant à d’autres activités qui provoquent la déforestation.
Début avril, des températures extrêmes ont été signalées au Sénégal, en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nigéria et au Tchad. A Kayes, au Mali, l’on a enregistré un pic de 48 degrés, le 3 avril, a indiqué le WWA, un réseau mondial spécialisé dans l’étude des phénomènes climatiques extrêmes. À Bamako, l’Hôpital Gabriel-Touré a annoncé une augmentation de la surmortalité, avec 102 décès au cours des quatre premiers jours d’avril. L’hôpital rapporte que la chaleur a probablement joué un rôle dans de nombreux décès.
Le manque de données dans les pays touchés rend impossible de savoir combien de personnes ont trouvé la mort, mais il est probable qu’il y ait eu des centaines, voire des milliers d’autres décès liés à la chaleur, a indiqué le WWA. Selon le climatologue au Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au Burkina Faso, Kiswendsida Guigma, « les températures extrêmes étaient sans précédent dans de nombreux endroits et l’augmentation des décès excessifs signalés par l’hôpital Gabriel-Touré a mis en évidence à quel point la chaleur était dangereuse ».
L’étude a été menée par un groupe de 19 chercheurs faisant partie du WWA comprenant des scientifiques d’universités, d’organisations et d’agences météorologiques dans neuf pays africains et européens en plus des Etats-Unis.
dpa