Les travaux de la Commission mixte de l’éducation, de la science et de la culture, et de la communication du parlement de la CEDEAO se sont poursuivis à Dakar ce jeudi 3 juillet.
Le député cap-verdien, président de la commission de la santé du parlement de la CEDEAO, Dr Orlando Pereiza Dia, a appelé, au cours du panel de ce jour, les pays d’Afrique de l’Ouest à allouer au moins 30 % de leurs budgets nationaux à l’éducation, arguant que de tels investissements sont essentiels pour stimuler la production locale et réduire la dépendance vis-à-vis des pays développés.
« Nous devons renforcer les investissements dans l’éducation afin que nos pays allouent au moins 30 % de leurs budgets respectifs au secteur de l’éducation, afin d’introduire correctement dans les programmes scolaires, dans les écoles primaires, secondaires, dans les universités, tout ce qui a trait aux technologies de l’information et aussi à l’innovation. Nous devons investir massivement dans l’éducation, dans la technologie, dans l’innovation, pour pouvoir industrialiser notre sous-région, transformer nos produits, produire plus, créer de la richesse, exporter, afin d’être moins dépendants des autres pays. Notre sous-région réunit les conditions pour qu’en investissant fortement dans l’éducation, dans l’innovation, dans les technologies, dans l’industrialisation, dans la transformation de nos ressources naturelles et donc en produisant à travers les usines, les industries, en exportant vers d’autres pays, nous puissions créer de la richesse et avoir un développement économique et social durable », a souligné le Dr Dia.
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Le parlementaire a par ailleurs souligné le rôle des parlements, tant nationaux que régionaux dans la promotion de l’innovation et la technologie par l’éducation. En exhortant les pays membres de l’espace communautaire à accorder la priorité à l’EdTech, ce qui aiderait de son point de vue, la sous-région à devenir davantage autosuffisante en transformant les matières premières locales en produits finis, créant ainsi des emplois et de la richesse.
« Le rôle du Parlement est de promouvoir la technologie dans l’éducation », a-t-il déclaré avant de poursuivre que : « Jusqu’à présent, nous avons permis à des pays développés de venir dans notre sous-région, de prendre nos ressources naturelles, de les prendre, de les transformer et de nous les revendre. Nous devons faire le contraire. ».
Il a ainsi regretté que cette pratique actuelle d’exportation de matières premières et d’importation de produits finis nuisait au développement.
Dr Dia a en outre souligné la nécessité pour les pays de la CEDEAO d’intégrer l’innovation, les technologies de l’information et l’intelligence artificielle dans les systèmes éducatifs en tant que fondement du développement durable.
L’ancien parlementaire de la CEDEAO, M. Ibrahim Diouf, également pris la parole au cours des assises. Il a de son côté appelé à des politiques éducatives harmonisées dans tous les États membres, en particulier dans le domaine de l’EdTech. Il a encouragé le Parlement à faire harmoniser la formation des enseignants et les programmes d’études, à soutenir la recherche et l’innovation, à promouvoir la collaboration entre les acteurs de la réforme et à mettre en œuvre des politiques régionales de responsabilité sociale des entreprises.
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M. Diouf a averti que bien que l’utilisation des TIC dans les écoles augmente, son impact réel reste incertain en raison du manque de planification, de la médiocrité des infrastructures et de l’accès limité à Internet. « Le défi est l’évolution vers un système éducatif régional harmonisé avec l’introduction des TIC, caractérisé par la délivrance des mêmes diplômes, d’une part, et d’autre part, une meilleure adaptation aux réalités socio-économiques et aux besoins de la CEDEAO. Même si l’utilisation des TIC dans les systèmes éducatifs augmente, leur impact sur l’enseignement et l’apprentissage reste difficile à déterminer avec précision pour plusieurs raisons : dysfonctionnement du dispositif en place, manque de stratégies, rareté des ressources, et l’impact réel est difficile à quantifier et à nuancer », a-t-il déclaré.