Cédéao : l’alerte précoce en Afrique de l’Ouest au cœur d’une rencontre à Lomé

Outil technique, l’alerte précoce permet d’anticiper les événements liés à la violence ou la catastrophe. Du 2 au 4 juin 2025, la capitale togolaise accueille un symposium de la Cédéao : dix ans de mise en œuvre du Mécanisme d’Alerte précoce et de réponse rapide sont passés au crible.

Dix ans, c’est une décennie de veille, de collecte et d’analyse. Grâce au rapport Ecowarn, les données pleuvent, les tendances se dessinent et les risques s’annoncent. « Nos observateurs sur le terrain collectent avec diligence des données sur 55 indicateurs régionaux de paix et de sécurité prédéfinis et 42 types d’événements », a rappelé la directrice par intérim de l’alerte précoce de la Cédéao, Dr Onyinye Onwuka. Derrière les chiffres, l’ambition est d’anticiper pour mieux agir.

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L’alerte précoce est un outil au service de la vie. Une vigie au bord du chaos. L’ambassadeur Calixte Batossie Madjoulba, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le dit sans détour : « L’alerte précoce n’est pas qu’un dispositif technique, c’est avant tout une promesse… celle de sauver des vies en agissant à temps. »

Le symposium de Lomé, organisé dans le cadre du cinquantenaire de la Cédéao, n’est pas une simple commémoration. C’est un point d’étape. Une occasion rare de repenser l’architecture de la sécurité humaine en Afrique de l’Ouest. « Il est nécessaire de changer de paradigme… à une approche centrée sur les personnes, dirigée par la communauté », insiste Damtien Tchintchibidja, vice-présidente de la Commission.

Les défis sont immenses : extrémisme violent, changements climatiques et crises sanitaires. Mais les ressources existent, notamment dans l’intégration du genre, la collaboration avec les sociétés civiles et les outils de cartographie avancée. Depuis 2022, plus de 54 000 rapports d’évènements ont été traités. Preuve que le système est vivant, réactif, mais perfectible.

À l’issue des débats, une stratégie régionale de sécurité humaine sera adoptée. L’Afrique de l’Ouest, secouée mais debout, rêve encore d’un avenir pacifique, solidaire et tourné vers l’avenir.

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