Le Parlement de la Cédéao a décidé de délocaliser sa deuxième session extraordinaire de 2025 à Abuja, au Nigeria. Initialement prévue dans la capitale togolaise à la mi-septembre, la rencontre ne se tiendra donc pas au Togo. Une décision qui provoque étonnement et vifs commentaires.
Dans une note adressée aux députés, l’institution sous-régionale évoque des « circonstances indépendantes de [sa] volonté ». Officiellement, rien n’est dit sur la sécurité. Mais, dans les coulisses, beaucoup y voient un lien direct avec le climat politique tendu et la marche citoyenne annoncée par le Mouvement du 6 juin (M66) pour le 20 septembre.
Pour certains activistes, c’est une victoire symbolique. « C’est un signal fort que la Cédéao ne peut ignorer l’instabilité croissante dans le pays », affirme un acteur de la société civile. La comparaison est vite faite avec le report, en juin dernier, de la conférence du groupe Mansa, également perturbée par des mobilisations.
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Sur les réseaux sociaux, la Cédéao est accusée de verser dans un « silence complice » face à la crise togolaise. La délocalisation est perçue comme une reconnaissance implicite de la gravité de la situation.
Le M66, de son côté, maintient son cap. Dans un nouvel appel, il exige « la démission de Faure Gnassingbé et la libération des prisonniers politiques ». Depuis juin, ses manifestations rythment la vie politique, malgré les dispersions et interdictions répétées.
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À l’origine de cette contestation : la nouvelle Constitution, adoptée quelques mois plus tôt, qui instaure le régime parlementaire.
Pour les observateurs, le transfert des travaux vers Abuja traduit donc la volonté de la Cédéao de privilégier l’apaisement et la paix.