Christian Narcisse Adovelande ne sera plus à la tête de la Banque Ouest-africaine de développement (BOAD). À partir du 28 Août prochain, ce sera l’ancien responsable des activités de Natixis (Banque de financement et d’investissement (BFI) pour le Royaume-Uni à Londres), Serge Ekoué qui prendra les commandes pour un mandat de 6 ans. Une annonce faite le mardi 18 Août 2020, par le ministre togolais des finances Sani Yaya qui assume actuellement la présidence de l’Union Monétaire Ouest-africaine (UMOA).
Nommé le 8 février 2011, puis confirmé dans ses fonctions en février 2014, pour une période de six ans, Christian Narcisse Adovelande, après avoir cumulé neuf ans de service à la tête de la BOAD, passe la main. Le conseil des ministres de l’UMOA (Union Monétaire Ouest-africaine), a procédé le 18 août 2020, à la nomination de Serge Ekoué, conformément à l’article 24 des statuts de la BOAD, comme son successeur à partir du 28 août 2020.
D’abord secrétaire Général Délégué du Fonds de garantie des investissements privés en Afrique de l’Ouest (GARI S. A), puis Président-directeur général de Cauris management et Directeur Général de Cauris investissement, Christian Adovelande a plusieurs fois servi dans différents postes de responsabilité dans la hiérarchie de la Banque.
Ancien Président de la BIDC (Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO) qu’il a dirigé pendant 5 ans, il a selon les informations, réussi à positionner la BOAD, une fois à sa tête, comme un acteur incontournable du développement économique de sa zone d’intervention.
Ainsi, dans la logique de promouvoir le développement équilibré des États membres et de réaliser l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest, à travers le financement des projets prioritaires de développement comme le stipule l’article 2 des statuts de la BOAD, le président sortant a su renforcer la gouvernance de la Banque au fil des années.
6ème président de la BOAD et grand militant de l’intégration régionale, il a d’abord poursuivi les chantiers de son prédécesseur Abdoulaye Bio-Tchané, qu’est « l’engagement dans l’énergie et l’agriculture et la recherche d’instrument facilitant la levée de fonds », avant de lancer son propre plan de financement en 2015.
Ce plan stratégique a couvert la période 2015-2019 et repose sur quatre axes notamment : l’accélération de l’intégration régionale par un financement soutenu ; le soutien à la croissance inclusive, à la sécurité alimentaire et au développement durable ; l’accompagnement des entreprises et des États, le développement de l’ingénierie du financement et des services ; et l’approfondissement du processus de mobilisation des ressources.
Défis relevés
Homme des grands défis, comme le surnomment bien de gens, il a su apporter sa contribution à la réalisation de plusieurs projets qui selon les informations impactent la vie quotidienne de la population. Parmi ceux-ci l’on peut noter : l’interconnexion électrique Mali-Côte d’Ivoire de la société Énergie du Mali (EDM) ; l’électrification des localités de Bakel, Selibaly et Goureye, au Sénégal, de la Société de Gestion de l’Énergie de Manantali (SOGEM) ; l’extension des capacités de la centrale thermique de CIPREL SA en Côte d’Ivoire (CIPREL IV A), ou encore l’extension en cycle combiné des capacités de production de la centrale thermique d’Azito par la société Azito Énergie SA en Côte d’Ivoire ; etc.…
Afin d’accorder un intérêt particulier au partenariat public privé, il s’était également engagé à réserver 50% des financements à des projets régionaux. Le but était de faire de l’institution « une banque de développement forte, pour l’intégration et la transformation économiques en Afrique de l’Ouest».
Alors qu’il avait pris les rênes d’une institution dont le montant selon le Journal Jeune Afrique s’élevait à 1759 milliards de Francs CFA, le leader a su relever les défis qui étaient devant lui. Aujourd’hui, la banque a engagé depuis sa création plus de 5800 milliards de Francs CFA, soit environ 9 milliards d’Euros dans plus de 1200 projets portées par les Etats membres et le secteur selon le journal Togo First.
Son successeur, Serge Ekoué qui depuis mai 2020, était le conseiller spécial du président Adovelande aura donc selon le journal Agence Ecofin, la « lourde tâche de faire mieux que son prédécesseur et de porter les activités de la BOAD à un niveau plus élevé ». Surtout que la BCEAO a annoncé dans un récent rapport que la pandémie du coronavirus devrait faire chuter la croissance au sein de l’UEMOA à 2,6% contre une prévision initiale de 6, 6%.
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